Eric Bertinat

Mercredi 26 février, mon ami et conseiller national Yves Nidegger est invité par la Société de Zofingue pour débattre du Mariage pour tous en Suisse, (mais aussi de l’adoption et de la PMA) contre Carlo Sommaruga, conseiller aux Etats (voir affiche ci-dessous). Après la votation du 9 février, acceptée par les Suisses qui introduit l’homophobie dans l’article 261 bis de la loi pénale, voilà la nouvelle exigence du lobby LGBT : le mariage civil pour tous. Déposée en 2013 par le Groupe vert’libéral, cette initiative parlementaire demande l’ouverture des différentes formes d’union régies par la loi à tous les couples, quels que soient le sexe ou l’orientation sexuelle des partenaires. Il est précisé que les couples de même sexe doivent pouvoir se marier, et les couples de sexe différents doivent pouvoir eux-aussi conclure un partenariat enregistré, comme c’est le cas en France.

Cet objet est aujourd’hui sur le bureau du Conseil national qui le traitera lors de la session de printemps (du 2 au 20 mars). Il ne sera sans doute pas accepté en la matière, repartira en commission fédérale des affaires juridiques avant de revenir devant le Conseil national. Il occupera donc les esprits (et les médias) ces prochains mois et peut-être même jusqu’à la fin de cette année.

Nous vous invitons à entourer le conseiller national Yves Nidegger qui a été le seul parlementaire fédéral romand à combattre avec intelligence et courage la modification de la norme pénale, le 9 février dernier.

Puisque les adeptes du mariage pour tous s’appuient sur la politique française pour légitimer leur exigence, regardons nous-aussi chez nos voisins qui sont les instigateurs de ce qui ne peut être qu’une parodie du mariage. 

Prenons par exemple, le docteur Pierre Simon, pionnier français de la pilule contraceptive et qui, il y a cinquante ans, en 1969, était élu grand maître de la Grande Loge de France. Dix ans plus tard, en 1979, ayant réussi à faire légaliser l’avortement, il expliquait que ce n’était que le début du plan maçonnique. L’étape suivante était l’insémination artificielle (devenue aujourd’hui PMA : procréation médicalement assistée), qui allait permettre d’éliminer le père :
Avec la pilule, on dispose d’une vie sexuelle normale sans procréation ; avec l’insémination artificielle, la procréation va se dérouler sans acte sexuel (…). La sexualité sera dissociée de la procréation, et la procréation de la paternité. C’est tout le concept de famille qui est en train de basculer ici : le père n’est plus le géniteur, mais celui qui élève l’enfant. (…) [Il y aura] d’un côté le couple affectif et sexuel – la femme procréatrice, l’homme non géniteur – ; de l’autre, la société, médiatisée par le médecin, qui rapproche la demande d’enfant d’une disponibilité de semence anonyme, contrôlée et gouvernée par la « banque du sperme » (…) [1].

A l’heure où nous écrivons ces lignes, ce basculement des valeurs chrétiennes se prépare à passer à franchir une nouvelle étape, puisque le Conseil national s’apprête à modifier la Constitution suisse, ce qui permettra de saborder l’institution du mariage et le concept naturel de la famille (un papa, une maman, des enfants).
_________________
[1]  — Pierre Simon (1925-2008), De la vie avant toutes choses, Paris, Mazarine, 1979, p. 221-222. Cité par Christian Lagrave dans Le Sel de la terre 94, p. 103.


Newsletter N° 6 – 24 février 2020  ¦  Source : Perspective catholique