Dans une tribune publiée en allemand sur le site internet Zukunft.ch, Mgr Eleganti, évêque auxiliaire de Coire, revient longuement sur les enjeux de ce vote et la question de la liberté d’opinion, sans aborder directement la question de l’orientation sexuelle.
Nous publions quelques passages de cette excellente analyse qui prend courageusement position alors que la Conférence des évêques suisses a renoncé à donner un mot d’ordre sur l’extension de la norme pénale antiraciste à la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle
Vous trouvez l’entier de ce texte sur le site cath.ch.
(…) «On pourrait penser que le credo relativiste produirait automatiquement une culture de débat tolérante. Loin de là! L’opinion selon laquelle chacun devrait pouvoir vivre comme il le souhaite, sans qu’une société puisse élaborer des normes communes à cet égard, se transforme en terreur de l’opinion et en intolérance», constate d’emblée Mgr Eleganti. «A cause des lois anti-discrimination, nous allons être réduits au silence – et punis – par des décisions de justice.»
Dans ce contexte, toute personne qui contredit ou s’oppose à une opinion est perçue comme un ‘ennemi personnel’, et non plus comme un ‘adversaire de débat’. Comme si une contradiction sur un fait signifiait déjà le rejet et la haine de la personne qui le représente.
(…) Pour Mgr Marian Eleganti, cette perversion d’un effort cognitif raisonnable, selon la formule «contradiction = haine» est systématiquement mise en œuvre politiquement par le lobby LGBTQ. Toute opinion qui s’en écarte est stigmatisée comme discours de haine et comme une condition préalable à la violence physique.
(…) A ce défi, l’évêque oppose la pensée catholique, en particulier celle de Thomas d’Aquin dans sa façon d’apprécier et de réfuter des points de vue opposés. La doctrine catholique distingue ainsi méticuleusement entre la personne et l’opinion, entre le pécheur et le péché. Aimer la personne ou le pécheur n’empêche aucunement de s’opposer à ses opinions ou sa pratique.
(…) Les personnes qui tentent d’argumenter raisonnablement sont cataloguées comme des phobiques avec lesquelles, il n’est même pas nécessaire de parler. Mgr Eleganti y voit «une façon assez perfide de les museler» et une tentative de bannir purement et simplement leurs opinions raisonnables, telles que le fait qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère.
19 JANVIER 2020 ¦ Source : cath.ch
Newsletter N° 2 – 19 janvier 2020