Eric Bertinat
Les raisons qui nous font refuser cet objet soumis à votation le 9 février prochain ne sont pas parallèles mais convergentes. Il y a évidemment le risque que la justice helvétique puisse rendre des jugements qui soient politiques, donc soumis à des pressions extérieures. Mais il y aussi une conception marxiste de notre société, de désordre et de rejet du christianisme que nous combattons dans le respect de notre Etat de droit.
En fait d’Etat de droit, nous pouvons légitimement être inquiets. Ce n’est pas le verdict récemment rendu par le tribunal de Renens sur l’occupation illégale des locaux du Crédit Suisse qui atténuera nos craintes (voir à ce sujet l’article lematin.ch du 18 janvier 2020). A l’image des activistes pro-climat, il n’est pas ridicule de penser que la violence des revendications LGBT, fort d’un nouvel outil pénal, trouvera un ou des juges sensibilisés par leur combat pour ne pas appliquer le droit mais pour soutenir une opinion politique. A ce sujet, nous suivrons attentivement le recours déposé par le parquet vaudois. Le Procureur général du canton de Vaud, Eric Cottier, a estimé que le jugement donne «une réponse surprenante à une question juridique de principe».
D’autre part, le Conseil fédéral et les Chambre, en punissant toute discrimination en raison de l’orientation sexuelle, va immanquablement réduire toute opposition aux revendications LGBT, telles que l’adoption d’enfants par des couples homosexuels ou le droit à la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes. Il est déjà courant aujourd’hui de faire taire les opposants politiques avec la matraque de l’homophobie. Il serait fatal pour la libre expression d’opinions et pour les processus de formation de l’opinion démocratique d’ouvrir le champ à des mesures disciplinaires pénales sur ce terrain politique déjà sous haute tension.
Newsletter N° 2 -19 JANVIER 2020 ¦ Source : PERSPECTIVE CATHOLIQUE