Mondialisme : Aristote donne la juste mesure

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La Cité antique était réduite aux dimensions de la ville et de la campagne environnante. Ne faut-il pas aujourd’hui dépasser les Etats nationaux par l’Union Européenne et même le monde et viser à l’établissement d’une Cité et d’un gouvernement mondial ?

Aristote donne des éléments de réponse au livre VII, c.4 de la Politique. La grandeur de la Cité doit être suffisante pour l’autarcie, mais pas plus. « Qu’elle est la limite après laquelle commence l’excès, il est facile de le voir d’après les faits. Car les actions de la Cité sont, d’une part, celle des gouvernants et, d’autre part, celle des gouvernés, et la fonction du gouvernant c’est de donner des ordres et de juger. Mais pour juger en matière de procès et pour distribuer les magistratures selon le mérite il est nécessaire que les citoyens se connaissent mutuellement, connaissent leurs qualités, parce que là où il se trouve que ce n’est pas le cas, nécessairement ce qui touche aux magistratures et aux procès va mal. Car dans ces deux domaines il n’est pas juste d’agir sans réfléchir, ce qui manifestement, se produit avec une trop grande masse de gens. De plus, il est facile aux étrangers et aux métèques d’usurper le droit de cité, car il n’est pas difficile de passer inaperçu du fait du nombre excessif de citoyens. Dès lors il est évident que la meilleure limite pour une cité c’est le nombre maximum de citoyens propre à assurer une vie autarcique et qu’on peut saisir d’un coup d’œil » (Aristote, Politique, VII, c4).

Retenons-en qu’à tous les degrés il faut que puissent s’établir des rapports personnels. Cela n’exclut pas le grand nombre par mode de fédération, où les chefs et magistrats puissent se connaître personnellement à chaque degré hiérarchique.

Mais cela exclut la globalisation anonyme !


Newsletter N° 5 – 15 février 2020
Source : De Regno, traduction, notes et annexes par le R.P. Bernard Rulleau (éditions Civitas)


 

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Eric Bertinat
À la suite de la décision de Mgr Lefebvre de consacrer quatre évêques, Éric Bertinat cofonde, avec ses amis les abbés La Praz et Koller, la revue Controverses (1988-1995). En 2010, il fonde l’association Perspective catholique, engagée sur des questions sociétales en lien avec la doctrine chrétienne. Journaliste et collaborateur régulier de plusieurs publications (Le Vigilant, Présent, Una Voce Helvetica, etc.), il entame également une carrière politique dès 1984. Élu député au Grand Conseil de Genève en 1985 sous la bannière de Vigilance, il y revient en 2005 avec l’UDC et occupe plusieurs postes clés jusqu’en 2013. Il est aussi membre du Conseil municipal de Genève à partir de 2011, où il exerce diverses présidences de commissions jusqu’en 2021. Le 5 juin 2018, il est élu président de ce Conseil pour la période 2018-2019.

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour,
    Il est bien clair qu’Aristode ne pouvait prévoir l avenir et par la même l’Europe et la mondialisation comme on voir aujourd’hui.
    Et pire, d’imaginer que les gouverneurs ou gouvernants perdent de pluscen plus de repères, d’efficience en matière de gestion polico-economique.
    La bonne vieille terre est devenue un immense patchworks dont les dirigeants ne sont plus de vrais chefs d’état capable d’être responsables. Où sont les Chefs de « troupe », les vrais !
    Telle est la question de ce jour qu’Aristode n’a pas répondu !
    Amen

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