Eric Bertinat – Les lobbies LGBT avaient initialement prévu de modifier la Constitution fédérale (initiative parlementaire 13.468) pour introduire dans les lois suisses le «mariage pour tous». Il est intéressant d’en relire l’argumentation : Les êtres humains se marient surtout pour donner une base durable à leur union, s’assurer une sécurité financière réciproque et exprimer leur engagement face à la société. En Suisse, ces droits sont refusés à une partie de la société. Et ceux auxquels ils sont déniés n’ont d’autre choix que de conclure une sorte de mariage au rabais sous la forme d’un partenariat enregistré. Cette différence de statut, fondée sur de seules différences biologiques, est contraire aux valeurs libérales de notre société et aux principes d’un État moderne. Ainsi que vous l’aurez remarqué, il n’est pas question de procréation – et pour cause ! – donc d’enfant.
Les principales modifications concernent le Code civil. Elles seront soumises à votation le 26 septembre prochain et s’inscrivent évidemment dans un même schéma. L’enfant ne sera que le supplétif d’un couple homosexuel avec pour résultat de rejeter le père qui disparaît de tout le corpus législatif, le père n’ayant plus qu’un rôle de reproducteur. C’est cette vision de la société humaine que nous avaient présenté en 2013 trois élus genevois, Laurence Fehlmann Rielle, Liza Mazone et Carlo Sommaruga et un venu d’Argovie, Beat Flach avec leur initiative parlementaire.
Si nous regardons la définition du mot reproducteur, nous observons qu’il est lié à «la reproduction de son espèce, qui est employé, sélectionné pour la reproduction». Le nouveau Code civil facilitera la PMA, la procréation médicalement assistée (1). Prochaine étape, l’adoption qui n’est pas encore autorisée en Suisse. Puis ce sera autour des mères porteuses dont le marché existe hors de Suisse, tel le «salon de la fertilité et de la parentalité» qui s’est tenu à Paris l’an passé, centré sur la PMA, mais aussi sur la GPA, la gestation pour autrui, pourtant illégale en France. Puis, si l’on suit cette logique rejetant le droit naturel, après la justification du «mariage pour tous», pourquoi ne pas autoriser la polygamie, la polyandrie, le mariage de groupe ou avec soi même ?
(1) En Suisse, seuls les couples mariés peuvent recourir à un don de sperme. Pour cette raison, certains couples de femmes se rendent à l’étranger pour bénéficier de cette possibilité. L’ouverture du mariage permettra également aux couples de femmes mariées de recourir à un don de sperme en Suisse dans les conditions prévues par la loi. Celle-ci prévoit que le donneur doit être inscrit dans le registre des donneurs de sperme. Le don de sperme anonyme reste interdit, tout comme le don d’ovules et la gestation pour autrui.
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Lettre d’information N° 51 – 9 août 2021 | Source : Perspective catholique