Eric Bertinat – La France nous fait pitié. Une dissolution rageuse de l’Assemblée nationale, deux mois sans gouvernement, un personnel politique souvent indigne de sa charge, un premier ministre qui n’a toujours pas décidé de son gouvernement deux semaines après sa nomination, qui donc s’inquiète des Français ? Il y a fort à parier que Michel Barnier ne nommera pas de ministres issus dans rangs du Rassemblement National (RN) et sera par conséquent sans majorité; ce qui bloquera le travail du gouvernement et et celui du parlement. Et la France et les Français dans ce petit jeu d’initiés? Et la sécurité, la santé, l’éducation qui s’effondrent ? Mais quel élu aime encore les Français ? Oui, la France nous fait de la peine parce que nous aimons ce pays et sa culture.
Enfin, ce qu’il en reste…
Contrairement à la France nous avons un gouvernement. Mais le Conseil fédéral nous aime-t-il pour autant, nous respecte-t-il sans s’occuper des modes du mWoment, des pressions internationales, des incitations des puissants ? La question se pose devant l’entêtement du pouvoir à nous rapprocher de l’Union européenne et de bien d’autres entités supranationales. Que penser de la cheffe de notre défense, la Centriste Viola Amherd, qui affirme qu’en participant à l’initiative European Sky Shield (1), la Suisse accroît ses possibilités de coopération internationale. Jean-Luc Addor (UDC) lui répond qu’au contraire La signature de ce projet comporte le risque que la Suisse perde sa souveraineté en matière de défense de son propre espace aérien. Fabien Fivaz (Verts) parle quant à lui d’une forme de ras-le-bol. En termes de coopération militaire internationale, Viola Amherd a la mauvaise habitude d’avancer seule sans informer ni consulter. (La Tribune de Genève du 19 septembre 2024)
Car il n’y a pas que l’European Sky Shield Initiative qui fait grincer des dents. Cet été, on apprenait que Viola Amherd envisageait de se rapprocher du projet Pesco, perçu comme une des prémices d’une Europe de la défense qui affaiblira davantage notre neutralité. Or notre neutralité est en plein débat, une initiative lancée par Christoph Blocher sera prochainement soumise au Parlement.
Unifier n’est pas unir rappelait déjà Gonzague de Reynold dans son ouvrage «Conscience de la Suisse». Et de préciser : Unir ne détruit rien, mais unifier détruit quelque chose, l’unité. Mais pour unir, faut-il encore aimer les siens. —
(1) Bouclier antimissile regroupant 19 pays européens pour faire face aux «nouvelles menaces venues de Russie».
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Newsletter N° 237 – 18 septembre 2024 | Source : Perspective catholique