Denise Horta – Le 13 juillet 2009, Angèle est hospitalisée à Strasbourg, suite à de violents maux de tête et des fourmillements dans les mains, elle voit alors son état empirer. Ses paupières se ferment, elle ne voit plus, ses membres ne bougent plus, elle ne respire plus. Les médecins décident de l’entuber, puis la placent dans un coma artificiel.
Elle ne voit plus mais entend tout ce qui se passe autour d’elle. Au bout de quatre jours, toujours plongée dans le coma dont elle ne se réveille pas, son état est sans amélioration. Elle entend alors les médecins parler de la débrancher.
Pour prouver qu’elle est morte ou vivante, ils vont pratiquer des tests comme celui de l’arrachage de téton qui se révèle pour elle une torture. Ni son visage ni son corps n’expriment toutefois la douleur immensément ressentie, comme un organe prélevé à vif.
Puisque seul le cœur bat et que le cerveau n’a plus d’activité, les médecins conseillent à son mari d’entamer les démarches pour les obsèques.
Ce qu’il fait : choix des pompes funèbres, bois du cercueil, couleur des roses.
Angèle comprend qu’elle sera enterrée vivante. Elle crie de peur, hurle intérieurement, mais aucun son ne sort d’elle. Bien qu’en conscience absolue, elle ne peut communiquer.
Ballottée entre espoir et désespoir, elle se raccroche à la vie persuadée que, demain, ils verraient qu’elle est vivante. A travers ses prières, elle s’adresse alors à Dieu afin qu’Il entende ses suppliques, puisque le monde des vivants l’a déjà condamnée.
Les visites journalières de son mari, sa famille, ses amis et surtout le fait de lui parler, la toucher, lui témoigner leur amour sont sa nourriture : l’ultime rempart à l’abandon, l’infime sensation d’exister, la meilleure des thérapies.
Le 25 juillet, des paroles intimes, profondes et touchantes de sa fille déclenchent une larme. C’est cette larme qui va l’extraire des ténèbres. La larme de la renaissance, celle d’où jaillit la lumière.
La foi inébranlable, cette étincelle de vie, l’a sauvée et pourtant le combat d’Angèle ne fait que commencer.
« Une larme m’a sauvée » Témoignage écrit par Angèle Lieby avec Hervé de Chalendar ». Paru aux éditions Les Arènes en 2012, récompensé du prix Pèlerin du témoignage.

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Newsletter N° 256 – 30 avril 2025 | Source : Perspective catholique