Ce que l’Amérique de Trump reproche à l’Europe

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Fin mai, Samuel Samson, jeune conseiller de l’administration Tump, a publié un texte programmatique intitulé «La nécessité d’alliés civilisationnels en Europe», provoquant un vif débat des deux côtés de l’Atlantique. Perçu par certains comme un appel au changement de régime, il s’agit en réalité d’un avertissement, que d’aucun jugeront formel, de l’administration Trump à l’Europe.
Le document affirme que les États-Unis considèrent toujours l’Europe comme un partenaire civilisationnel, uni par un héritage commun fondé sur le droit naturel, la foi chrétienne, la tradition gréco-romaine et les fondements philosophiques occidentaux. Samuel Samson insiste : la relation transatlantique ne peut survivre que si l’Europe reste fidèle à ses racines.
Plutôt qu’un discours de confrontation, le texte adopte le ton d’un allié déçu, préoccupé par l’érosion des libertés fondamentales en Europe : atteintes à la liberté d’expression et de religion, criminalisation de discours conservateurs, censure numérique et marginalisation de l’opposition politique (Royaume-Uni, Allemagne, France). Cette dérive menace clairement le socle moral et politique de l’alliance transatlantique. Un texte qui n’est pas sans rappelé celui du vice-président américain J.D. Vance prononcé lors de la 61e Conférence de Munich sur la sécurité le 14 février 2025.
Le positionnement américain, tel que formulé dans ce texte, est moins idéologique qu’axiologique : Washington met en garde contre l’abandon des principes occidentaux au profit d’un positivisme juridique jugé aveugle, où «tout ce que l’État prescrit devient légitime» : la défense de la souveraineté nationale, des libertés religieuses et électorales est érigée en précondition à la coopération durable avec l’Europe.
La note se veut toutefois constructive : pas d’appel à un changement de régime, mais une incitation à des réformes internes en faveur des libertés. Samuel Samson conclut sur un ton optimiste, appelant les gouvernements européens à poser des actes concrets pour restaurer un partenariat fondé sur des valeurs partagées. (tiré de La Nuova Bussola Quotidiana – 3 juin 2025) —

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Newsletter N° 260 – 13 juin 2025 | Source : Perspective catholique

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Eric Bertinat
Éric Bertinat est une figure active du catholicisme traditionaliste et de la politique genevoise. En 1988, il cofonde la revue Controverses, influente dans les milieux catholiques traditionalistes francophones. Il fonde également en 2010 l’association Perspective catholique, engagée sur des questions sociétales en lien avec la doctrine chrétienne. Journaliste et collaborateur régulier de plusieurs publications (Le Vigilant, Présent, Una Voce Helvetica, etc.), il entame aussi une longue carrière politique. Élu député au Grand Conseil de Genève en 1985 sous la bannière de Vigilance, il y revient en 2005 et occupe plusieurs postes clés jusqu'en 2013. Il est également membre du Conseil municipal de Genève dès 2011, y occupant diverses présidences de commissions jusqu'en 2021.Il en est élu président le 5 juin 2018 pour 2018-2019.

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