140 ans d’Immortale Dei

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Nicolas Moulin – Le 1er novembre 1885, le pape Léon XIII publiait une encyclique réaffirmant les principes de politique catholique face aux doctrines athées des nouveaux gouvernements. En effet, 1861 vit l’Italie s’unir, 1870 la troisième République française se former et 1871 l’empire allemand se proclamer. Le vent tournait, amenant et fortifiant les idées novatrices qui façonnent nos démocraties actuelles. Face à la montée de ces États forts et anticléricaux, Rome devait propager une fois de plus la lumière de la Vérité depuis son Siège Apostolique et rappeler aux brebis fidèles leur devoir. 140 bougies ayant été soufflées, les États sont toujours plus forts et plus anticléricaux. La «civilisation» franc-maçonne et laïque s’est imposée dans les contrées les plus catholiques. Cela nous donne donc une merveilleuse occasion de reprendre courage en découvrant Immortale Dei.

La société est nécessaire à l’homme pour deux raisons : «pour, écrit Léon XIII, se procurer ce qui est nécessaire et utile à la vie et pour acquérir la perfection de l’esprit et du cœur.» C’est ainsi que l’a voulu la Providence qui a Elle-même institué une société parfaite par laquelle Elle sanctifie les âmes. De plus, afin qu’en chacun soit imprimer «une même impulsion efficace vers un but commun», l’autorité est requise. Ce principe d’ordre est aussi nécessaire à l’homme que l’est la société. Et donc, puisque tous deux procèdent de la nature humaine, ils ont Dieu pour auteur. Voilà la première grande pierre d’achoppement : le pouvoir ne vient pas du peuple mais de Dieu. L’État n’est pas une «multitude maîtresse, se gouvernant elle-même» mais une structure qui puise sa nécessité dans la Providence du Créateur et qui doit, par conséquent, se conformer aux commandements divins indépendamment de sa forme.

Le principe est clair et doit illuminer la façon d’aborder n’importe quelle sorte de société. Après une analyse de l’«ordre nouveau», le vénérable pape énumère six conseils pour aider les catholiques à vivre en pays indifférentiste et laïc où l’erreur et la vérité sont mis à pied d’égalité. Les voici :

1. Il faut s’en tenir avec une adhésion inébranlable à l’enseignement des Pontifes romains. Cela est valable en théorie tout comme en pratique lorsqu’une profession publique peut être requise. Léon XIII demande une obéissance sans faille à la Tradition ainsi qu’au Magistère. En effet, nos arguments sont ceux de la Maîtresse de toutes les vérités : l’Église catholique.

2. Le catholique se doit de conformer ses mœurs aux préceptes de l’Évangile. Oui, la Sainte Écriture comprise et lue dans le sens catholique est notre rocher dans la tempête des idées fausses.

3. Il n’est «pas permis d’avoir deux manières de se conduire, l’une en particulier, l’autre en public». Le pape insiste sur l’unité de notre vie comme un père spirituel pourrait nous inviter à ne pas être catholique à l’église uniquement.

4. Les catholiques doivent participer à l’administration des affaires de la cité ayant sans cesse le souci de la vérité et de la justice. Car, ajoute le pape, si nous ne nous engageons pas, le pouvoir sera aux mains de ceux qui ne veulent rien du salut. L’incitation est aussi valable pour le lancement de sa propre candidature que pour le devoir de voter.

5. Que «la liberté ne dépasse pas la limite posée par la loi naturelle et divine». La liberté doit en effet permettre aux hommes de choisir le bien. Ainsi donc, la liberté n’est pas synonyme de licence car celui qui fait tout ce qu’il veut n’est pas libre, mais esclave de ses passions.

6. Le pape conclut par une note qui condamne le zèle amer. Pas de dissensions ni d’accusations ou jugements infondés, demande-t-il, mais que la charité rayonne dans chaque action. Elle est la nature-même du Christ et c’est uniquement par elle que nous Le ferons régner.

Laissons enfin au grand pape la conclusion de ces quelques lignes. «Il Nous reste à implorer par d’ardentes prières le secours céleste, et à conjurer Dieu de faire lui-même aboutir au terme désiré tous Nos désirs et tous nos efforts pour sa gloire et le salut du genre humain.»

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