Eric Bertinat – Parmi les votations cantonales du 9 juin figurait, très discrètement, l’initiative populaire 189 «Une Vie ici, une Voix ici… Renforçons notre démocratie!» Ses promoteurs soutenaient le vote pour les étrangers et qu’ils puissent être également élus sur le plan cantonal. Elle a été refusée par 60% des électeurs. Ainsi que le remarque le chroniqueur de La Tribune de Genève : «L’initiative allait trop loin, en permettant par exemple de devenir conseiller aux États sans posséder la nationalité suisse».
Dans ce canton aux 100’000 naturalisés et dont 42 % des habitants sont étrangers, la naturalisation reste donc la forme privilégiée, usuelle, pour participer à la vie politique suisse. Ce qui n’est pas suffisant pour les partis de gauche et même pour l’exécutif genevois, quoi que partagé. Le conseiller d’État socialiste Thierry Apotheloz l’annonce au soir même de la votation : Il y aurait de l’espace pour aller de l’avant par petits pas, afin que notre démocratie soit vivante et concrète. Il annonce qu’il présentera ses idées en la matière au Conseil d’État à l’automne déjà.
Pour mémoire, les Genevois avaient refusé en 1993 le droit de vote et d’éligibilité cantonal et communal («Toutes citoyennes, tous citoyens») et le droit de vote cantonal et communal («Vivre ensemble, votez ensemble»), toutes deux refusées à 70%.
Les Genevois seront-ils aussi têtus que la gauche mondialiste ? La réponse ce trouve dans un calcul tout simple : 50 % des Genevois ont voté. De ceux-ci, 60 % ont refusé l’extension des droits politiques aux étrangers. Ce qui ne représente in fine que 30 % des Genevois. Du côté des apatrides, on compte reprendre son souffle. Et continuer la lutte. Jusqu’à l’usure. —
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Newsletter N° 224 – 12 juin 2024 | Source : Perspective catholique