Olivier Dehaudt – Choisir la Vie – Logiquement, l’introduction de la procréation médicalement assistée (PMA) dans le projet du «mariage pour tous» aurait nécessité une modification de la Constitution (art. 119, al. 2, let. c, Cst), qui spécifie très clairement que: «le recours aux méthodes de procréation médicalement assistée n’est autorisé que lorsque la stérilité ou le danger de transmission d’une grave maladie ne peuvent être écartés d’une autre manière.»
Eh bien non! Figurez-vous que la Commission des affaires juridiques du Conseil national s’est rangée à l’avis du Prof. Andreas Ziegler qui dit dans son rapport d’expertise du 19 janvier 2018, que la notion de stérilité figurant à l’art. 119, al. 2, let. c, Cst. ne peut pas être lue dans le sens d’une discrimination des couples homosexuels.
D’après cet éminent professeur, l’objectif de la disposition est plutôt d’empêcher l’usage abusif de la procréation médicalement assistée; il ne serait ainsi pas possible de justifier, sur la base de cet article, l’exclusion des couples homosexuels*.
C’est tiré par les cheveux, mais ça passe comme une lettre à la poste devant le Conseil national.
Pourtant, nul n’est censé ignorer que la stérilité n’est pas une notion vague. Ce n’est pas non plus une notion «discriminatoire», mais un terme médical qui signifie l’impossibilité totale de produire des gamètes fonctionnels ou des zygotes viables.
Encore une fois, la Loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (LPMA) est très claire. Son art. 6 intitulé «Information et conseil» explique ceci:
1 Avant l’application d’une méthode de procréation médicalement assistée, le médecin doit suffisamment informer le couple sur les causes de la stérilité.
2 Il abordera également de manière appropriée les autres possibilités de réaliser le désir d’enfant ou d’opter pour un projet de vie différent.
On peut donc s’étonner que la majorité des conseillers nationaux ignore jusqu’à la loi sur laquelle ils se prononcent.
A moins que ce ne soit pas la connaissance qui leur fasse défaut, mais le courage de chercher la vérité.
Tel est pris qui croyait prendre, car, en adoptant cette vision de l’homosexualité, le camp des homophiles se révèle, en réalité, un repaire d’homophobes.
N’y a-t-il rien de plus malsain que de prétendre que le simple fait d’être homosexuel rend stérile?
Car c’est prétendre que l’homosexualité est une maladie qui entraîne des conséquences jusque sur la physiologie de la personne. Et pourtant, rien ne le prouve à ce jour.
Cette croyance absurde ne mérite-t-elle pas d’être éclairée par des médecins et des scientifiques qui pourront facilement démontrer que l’homosexualité ne rend pas la personne stérile?
Mais le Parlement sera alors obligé de revoir sa copie. En est-il prêt?
Note: * Avant-projet et rapport explicatif de la Commission des affaires juridiques du Conseil national du 14 février 2019-13-468-f – page 14.
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Lettre d’information N° 39 – 24 janvier 2021 | Source : Perspective catholique