Cinq maladies dont l’Europe doit se défaire pour survivre

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Jean-Pierre Saw – Une fois n’est pas coutume, nous allons sortir de l’analyse sage, car il en va en effet de notre survie à tous. Les principes dénoncés ici possèdent tous des origines chrétiennes, et sont encore parfois naïvement défendus par lesdites églises. Pourtant, ils sont en train de précipiter nos sociétés vers l’abîme.

Les droits de l’homme
Initialement issus du droit naturel, les droits de l’homme ont dérivé sous l’influence du principe « évolutif » du droit européen. A ce jour, ils protègent et promeuvent principalement des principes radicalement opposés au droit naturel traditionnel. De ce fait, ils provoquent le rejet du reste du monde, notamment de la Russie, du monde arabo-musulman, et explique en partie le rejet de l’occident dans certaines parties d’Afrique. Qu’elle soit chrétienne, musulmane ou animiste, celle-ci ne veut pas d’une société woke ni d’êtres humains dégénérés. Nous devons revenir au droit naturel.

L’écologie
Il faut distinguer l’idéologie du concept d’ « écologie intégrale », qui a séduit certains milieux catholiques et peut représenter un « produit d’appel » pour attirer les hommes de bon sens à un respect de la nature dans son intégralité. L’écologie est noble si elle défend non seulement les espèces en voie d’extinction et les paysages, mais surtout et avant tout la nature humaine et la vie de la conception à la mort naturelle. L’idéologie, quant à elle, est une arnaque de la bien-pensance destinée à mobiliser les bonnes volontés pour imposer de nouvelles taxes. Elle est accessoirement en train de ruiner les économies européennes, qui ont misé sur des énergies chères et inefficaces. Nous devons revenir au réalisme politique et économique.

Le libre-échange et l’étatisme
Ces deux erreurs opposées minent nos rapports à l’économie. Dans un monde qui produit moins cher que nous, le libre échange tue la production locale. C’est très évident dans les domaines agricoles, encore partiellement protégés en Suisse, mais ça l’est moins dans des domaines plus technologisés, où toute initiative est bridée par la puissance industrielle des concurrents américains et asiatiques. Il en découle un problème de dépendance technologique et numérique. L’étatisme, quant à lui, a envahi l’esprit de toute une partie des Européens. Ils comptent sur le chômage, les assurances sociales ou la retraite. Or le reste du monde n’en a pas et gagne sur des parts de marchés sur nos industries, tandis que nos Etats ne cessent de s’endetter. Un jour viendra pourtant où il faudra faire les comptes et oublier ce qui n’existera plus. Nous devons revenir à la souveraineté, à la libre entreprise et à l’épargne.

Le progressisme politique
Largement issu de la religion des droits de l’homme, le progressisme considère que le monde change, que les principes évoluent et que les solutions nouvelles remplacent forcément les anciennes. Il s’applique visiblement à enlaidir les villes et défigurer les campagnes, mais surtout à accuser l’autochtone tout en victimisant le nouvel arrivant. Le minoritaire est promu, la majorité invitée à se taire. Si la propagande n’a pas suffi, les lois vous contraindront. Tout ce qui est passé est révolu et méprisé avant de se voir oublié, alors que le lendemain chantera, c’est entendu. Les problèmes ne sont que des malentendus et si la rue se fâche, c’est qu’elle n’a pas compris, ou qu’on doit lui en remettre une couche. Nous devons écouter les peuples et revenir au patriotisme.
Le nihilisme religieux

L’homme venant du néant, il retournera au néant. C’est peut-être la raison pour laquelle organiser le chaos ne permet finalement que d’accélérer le retour à la matrice originelle. Rien n’a dès lors plus de valeur que ce qui améliore mon bien-être immédiat. Le ressenti prime, seule l’individu compte, et ce qu’il édifiera comme idole momentanée. Tout est possible et tout change. Demain n’existe pas, puisque nous serons morts. Pourtant Dieu existe, et il doit être premier servi. Dès aujourd’hui.

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Eric Bertinat
À la suite de la décision de Mgr Lefebvre de consacrer quatre évêques, Éric Bertinat cofonde, avec ses amis les abbés La Praz et Koller, la revue Controverses (1988-1995). En 2010, il fonde l’association Perspective catholique, engagée sur des questions sociétales en lien avec la doctrine chrétienne. Journaliste et collaborateur régulier de plusieurs publications (Le Vigilant, Présent, Una Voce Helvetica, etc.), il entame également une carrière politique dès 1984. Élu député au Grand Conseil de Genève en 1985 sous la bannière de Vigilance, il y revient en 2005 avec l’UDC et occupe plusieurs postes clés jusqu’en 2013. Il est aussi membre du Conseil municipal de Genève à partir de 2011, où il exerce diverses présidences de commissions jusqu’en 2021. Le 5 juin 2018, il est élu président de ce Conseil pour la période 2018-2019.

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