La pornographie, poison de l’âme et fléau de notre temps

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Mirco Canoci – Dépression, anxiété, isolement, impuissance, troubles de l’érection, éjaculation précoce… Cette liste pourrait évoquer les effets secondaires d’un médicament. Pourtant, il ne s’agit pas d’un traitement, mais d’un phénomène répandu et destructeur : la pornographie.
Derrière son apparence anodine, souvent présentée comme « ludique », la pornographie agit comme une drogue. Plusieurs études sérieuses ont montré que ses effets sur le cerveau sont comparables à ceux de la cocaïne. Accessible gratuitement, 24h/24, elle devient un palliatif au vide intérieur, à la solitude et à la souffrance. Mais ses effets secondaires sont bien réels.

Une omniprésence normalisée
Au XXIe siècle, la pornographie est partout, non seulement sur des sites spécialisés, mais aussi sous des formes plus insidieuses, comme le « soft-porn » sur TikTok, Instagram ou Snapchat. Publicités, clips, séries, cinéma : le corps est sexualisé à outrance, déformé selon des normes artificielles dictées par la logique capitaliste. Ne dit-on pas que « le sexe fait vendre » ?
Cette vision faussée du corps et de la sexualité déforme la perception de soi et des autres, détruisant l’équilibre des relations entre hommes et femmes, surtout chez les jeunes.

Des chiffres alarmants
Pornhub qui est le site de référence pornographique le plus utilisé dans le monde, reçoit plus de 100 millions de visites par jour… soit plus de 30 milliards de recherches annuelles ! Une étude américaine a montré qu’un des conjoints ayant consommé du contenu pornographique augmente significativement le risque de divorce.
En Suisse, 73 % des garçons et 53 % des filles de 12 à 19 ans ont déjà vu de la pornographie. Chez les 15-16 ans, la consommation régulière est passée de 28 % en 2007 à 50 % en 2021, la tendance continue et n’est probablement pas prête de s’arrêter.

Une dépendance réelle et destructrice
La pornographie crée une dépendance comparable à celle des drogues. Elle modifie le cerveau, détruit l’intimité, isole et abîme la relation à soi-même et aux autres, devenant pour beaucoup une prison invisible.
De nombreux témoignages révèlent cette souffrance, parmi ceux-ci celui de Jamal vivant en Suisse et d’une personne ayant préféré témoigner anonymement et habitant en France :
– Jamal, 33 ans, consommateur depuis ses 12 ans, peut passer jusqu’à cinq heures par jour devant l’écran à visionner des vidéos porno sur internet.
– Une personne de 26 ans raconte comment le porno a « complètement gâché » sa jeunesse, l’isolant et lui faisant perdre confiance en lui et toute vie sociale.

Sortir de cette dépendance commence dans un premier temps par la reconnaissance du problème, puis par le recours à l’aide : d’amis, de thérapeutes, de groupes de soutien ou d’Église. Chercher à guérir n’est pas une honte, bien au contraire, car cela demande courage et abnégation.

La lumière de l’Évangile face aux ténèbres de la chair
La foi chrétienne offre un regard vrai et miséricordieux. Elle offre de l’espoir et des solutions concrètes à des problèmes véridiques et intemporels. En condamnant le péché et non le pécheur, Dieu nous montre sa bienveillance à notre égard, tel un père éduquant ses enfants. De nombreux passages font mention des péchés de la chair et de ses nombreuses tentations. Dont en voici quelques-unes :
« Vous avez appris qu’il a été dit : tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis : quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis l’adultère dans son cœur. » (Matthieu 5:27-28) A travers ce passage du Nouveau Testament, Jésus cherche à nous faire comprendre que le péché commence déjà dans le regard et dans l’intention que la personne peut porter envers le sexe opposé.
« Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus. » (Jean 8:11) Jésus condamne le péché, mais sauve le pécheur. En l’occurrence, une femme adultère. Ce passage nous montre que le pardon est offert à celui qui se repent et choisit de changer ses comportements.
« Quiconque se livre au péché est esclave du péché. » (Jean 8:34) Le péché asservit, rend esclave et enferme le pécheur dans un cercle vicieux. Seul le Christ peut briser cette domination.
« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (Jean 8:32) La pornographie est un mensonge massif sur l’amour, le corps et le désir. Seule la vérité du Christ libère vraiment et profondément les cœurs de tout un chacun.

Conclusion : une urgence spirituelle et éducative
La lutte contre la pornographie dépasse la morale personnelle. C’est un combat pour la dignité humaine, l’amour vrai et l’avenir de la famille.
Il est urgent d’éduquer, d’éveiller les consciences et de protéger les plus jeunes, en proclamant que le corps humain n’est pas un objet, mais le temple de l’Esprit-Saint. D’ailleurs Saint-Paul ne disait-il pas dans une de ses lettres aux Corinthiens :
« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit… Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit… » (1 Corinthiens 6:19-20)

Pour terminer, je souhaiterais citer un passage de l’Évangile selon Saint-Matthieu. Celui où Jésus-Christ nous donne des conseils à travers une radicalité spirituelle nécessaire pour guérir.
« Si ton œil droit te pousse à mal agir, arrache-le… car il vaut mieux perdre une habitude que de perdre son âme. » (Matthieu 5:29)

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Mirco Canoci

Mirco Canoci s’est forgé un regard lucide et nuancé à la croisée de l’expérience de terrain et de la réflexion intellectuelle. Titulaire d’un CFC de bibliothécaire, il a exercé dans des domaines variés, de la sécurité à la vente, en passant par les bibliothèques publiques et universitaires, ainsi que l’archivage privé. Ce parcours éclectique nourrit une approche ancrée dans le réel, attentive aux enjeux sociaux et culturels de notre époque.

Collaborateur de Perspective catholique, il a auparavant rédigé des textes pour un parti politique et une fondation. Engagé durant plusieurs années dans diverses associations bénévoles, notamment la Croix-Rouge, il demeure attentif aux réalités concrètes de la vie sociale. Attaché à certaines valeurs morales et sociétales, il cultive une pensée indépendante, soucieuse de justice, de vérité et de cohérence humaine.

Polyglotte, passionné par le dessin, la lecture, le cinéma, le sport et les voyages, il voit dans ces activités autant de moyens d’élever l’âme, d’exercer le regard et de mieux comprendre la condition humaine. Fidèle à l’esprit des valeurs chrétiennes et profondément enraciné dans celles-ci, il croit que la profondeur d’une pensée naît de l’alliance entre l’expérience, la contemplation et la réflexion personnelle.

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