Eric Bertinat/Mireille Vallette – Sur son blog Dérives Helvétiques, Mireille Valette analyse le rapport du ministère français de l’Intérieur « Frères musulmans et islamisme politique en France », publié en mai 2025. Elle relève qu’en Suisse, la conseillère nationale Jacqueline de Quattro a déposé le 20 juin 2025 un postulat (25.3914), soutenu par 29 parlementaires, demandant un rapport officiel sur la présence et l’influence de l’islamisme politique dans le pays.
En croisant ces deux initiatives, Mireille Valette propose plusieurs réflexions sur la situation helvétique. Nous en présentons ici un résumé, mais son texte complet — à lire attentivement — est disponible en cliquant ici.
Suisse : la mouvance islamiste avance ses pions
En Europe comme en Suisse, une réalité s’impose : la jeunesse musulmane est happée par un islam de plus en plus rigoriste. Salafistes, Frères musulmans, wahhabites, tablighis — toutes ces mouvances avancent masquées mais gagnent du terrain, séduisant une génération en quête de repères «authentiques». Le voilement précoce des petites filles, l’explosion de l’abaya et l’omniprésence de codes vestimentaires ne sont plus des anecdotes : ce sont les symptômes d’une radicalisation rampante.
La Suisse n’échappe pas à ce mouvement. Depuis les années 2000, le salafisme y progresse. Mais le plus inquiétant est ailleurs : dans le rôle central du Centre suisse islam et société (CSIS), installé à l’Université de Fribourg. Derrière un discours policé sur la «prévention de la radicalisation» et «l’intégration», ce centre multiplie les initiatives qui donnent toujours plus de visibilité religieuse à l’islam dans l’espace public. Aumôneries, revendications au travail et à l’école, plaidoyer pour un enseignement islamique obligatoire : le CSIS agit comme un cheval de Troie. Et tout cela avec des financements fédéraux et cantonaux.
Les Frères musulmans, experts en double langage, savent parfaitement avancer leurs pions. Ils ne proclament pas la charia sur la Place fédérale : ils investissent les associations, forment des «experts religieux» qui vont s’infiltrer dans nos institutions, imposent peu à peu leurs codes. C’est l’entrisme, méthodique, patient, implacable. Et la Suisse paie pour ça.
Les élites universitaires et politiques, fascinées par le mot magique «inclusion», se montrent aveugles. Le CSIS nie la présence d’imams radicaux, passe sous silence l’influence de la Diyanet turque, minimise le rôle des Frères musulmans. En revanche, il se bat pour la visibilité du voile, du burkini, de l’«islam au travail». Tout est prétexte à renforcer la présence religieuse dans la société civile.
Ce discours s’accompagne d’une autre arme redoutable : l’accusation de racisme. Après l’«islamophobie», voici le «racisme antimusulman», devenu systémique, omniprésent, brandi pour culpabiliser la majorité et museler la critique. Le paradoxe est total : alors que l’islamisme grignote nos libertés, l’État finance des études qui dénoncent… la société suisse.
Enfin, n’oublions pas le terrain politique : la Palestine. Pour les Frères musulmans, ce conflit est un catalyseur. Derrière l’antisionisme affiché, c’est un antisémitisme bien réel qui s’installe, porté par des prédicateurs influents comme Hani Ramadan. Le «dialogue interreligieux» dont ils se réclament n’est qu’un écran de fumée : jamais il n’aborde les questions théologiques qui fâchent.
La vérité est simple : en Suisse, au nom de la tolérance, nous finançons l’avancée d’un islam politique qui vise à transformer nos institutions de l’intérieur. Derrière l’apparente modération, c’est une stratégie d’influence organisée, héritée des Frères musulmans, et déjà largement déployée à travers l’Europe.
Laisser faire, c’est abdiquer. C’est renoncer à notre héritage culturel, à la laïcité, à l’égalité entre femmes et hommes. L’islamisme ne s’imposera pas par les bombes, mais par les subventions. Et c’est nous qui payons la facture.


