Eric Bertinat – Samedi 16 novembre, un jeune homme visiblement dérangé, s’attaque à la Madone d’Einsiedeln. La presse s’en est faite l’écho, pointant le problème dans une insécurité croissante due en grande partie aux nombreux demandeurs d’asile mineurs voyageant en Europe sans parents et souffrant de problèmes de santé mentale.
Il s’agit d’un gros problème pour tous les pays européens : le nombre de demandeurs d’asile mineurs a augmenté considérablement ces dernières années. En 2023, le nombre de mineurs non accompagnés demandeurs d’asile (UMA) arrivés en Suisse n’a jamais été aussi élevé même si il varie. Bien qu’en baisse ces derniers mois, dans les centres fédéraux pour demandeurs d’asile, le nombre d’UMA est passé de 1’500 en septembre 2023 à 600 personnes fin de l’été 2024. Toutefois, si l’on compare les chiffres sur une période plus longue, ils restent élevés. Il y a dix ans, près de 800 UMA sont arrivées en Suisse, ce qui correspondait à 3,3 pour cent de toutes les demandes. En 2013, il y a eu 3’271 UMA, soit près de 11 % de toutes les demandes. La majorité sont des hommes âgés de 16 à 18 ans. Les chiffres de l’année en cours ne sont pas encore disponibles. A noter encore que l’année dernière, la majeure partie des UMA (près de 70 %) venait d’Afghanistan, le même pays d’où est également originaire le profanateur d’Einsiedeln.
Jusqu’à présent, il n’existe aucune information sur un éventuel motif religieux ou politique. Les autorités réclament une enquête approfondie, notamment en ce qui concerne la santé mentale de l’homme.
De toutes ces explications, il n’en reste pas moins que ce sont des lieux chers aux catholiques qui sont systématiquement visés. Déséquilibré mental ou pas, il y a un violent ressentiment anti-catholique qui agite de nombreux immigrés musulmans. Les profanation d’églises sont en hausse constante. Les catholiques ressentent douloureusement ces actes de profanation ou de dégradations de lieux saints qui se multiplient.
Droit canon et droit suisse
Pour rappel, selon le droit canon, les lieux sacrés sont profanés par des actions gravement injurieuses qui y sont commises au scandale des fidèles. La profanation est établie lorsque l’on s’attaque à ce que les catholiques considèrent comme la présence réelle de Jésus-Christ, c’est-à-dire les hosties consacrées lors de la messe, ou bien l’autel, l’endroit où se célèbre le sacrement d’eucharistie. Le vol d’un tabernacle, armoire où sont entreposées les hosties, est aussi un acte de profanation.
Le droit canon précise aussi qu’en cas de profanation l’édifice est fermé et il n’est plus possible d’y célébrer le culte tant que l’injure n’a pas été réparée par le rite pénitentiel prévu par les livres liturgiques. Des messes de réparation sont alors organisées par l’évêque, son représentant ou le curé de la paroisse, avant de rendre l’édifice à sa fonction.
Précisons que le droit suisse ne dispose pas d’un article de loi spécifique définissant de manière exhaustive la profanation de lieux de culte. Si la profanation est motivée par une intention discriminatoire à l’égard d’une religion, elle peut être qualifiée de discrimination raciale. Il est également important de noter que la protection des lieux de culte est souvent renforcée par des dispositions cantonales. Certains cantons ont adopté des lois spécifiques visant à protéger le patrimoine religieux et à sanctionner les atteintes à ce patrimoine.
Reste toutefois la question du parcours de ce jeune homme déclaré immédiatement par les médias comme étant psychologiquement dérangé. Pourquoi la plupart des médias suisses n’ont aucunement précisé que l’agresseur était un demandeur d’asile afghan (ce qu’a fait Kari Kälin de CH Media) ? Pourquoi le monastère d’Einsiedeln a-t-il gardé le silence sur ce point dans son communiqué de presse ? Bien que le contexte et les motifs du crime ne soient pas encore connus, la plupart des médias ont immédiatement affirmé qu’une motivation politique ou religieuse est exclue.
Personne ne semble se demander pourquoi ce jeune Afghan s’est rendu au monastère d’Einsiedeln, et nul part ailleurs, pourquoi il a marché jusqu’à la chapelle de la Grâce pour se mettre devant l’image miraculeuse de Notre-Dame d’Einsiedeln et la profaner.
Les prières et le silence sont bien pratiques. Après cette agression, après celle de Sanija Ameti, juriste et coprésidente d’Opération Libero, qui a criblé de balles une image de Jésus et de Marie avant de poster son acte sur Instagram, n’est-il pas temps de se demander si l’actuelle politique d’asile, à majorité musulmane, ne véhicule pas la haine de la religion catholique ? —
___________________________________________________________________________________
Newsletter N° 244 – 4 décembre 2024 | Source : Perspective catholique