Lucy Connolly n’avait rien d’une militante. Mère de deux enfants de 42 ans, vivant à Northampton, elle menait une vie discrète jusqu’au jour où un massacre à Southport – où trois jeunes filles furent tuées – bouleversa le pays. Dans un moment de colère, elle posta un message sur X appelant à des déportations massives. Le tweet fut supprimé quelques heures plus tard, mais il lui valut d’être arrêtée, inculpée et condamnée à 31 mois de prison pour incitation à la haine raciale.
Contrairement aux États-Unis, protégés par le Premier amendement, la Grande-Bretagne ne garantit pas une liberté d’expression absolue. Un propos « gravement offensant » ou jugé comme incitation à la haine peut mener à des poursuites pénales. Or, cette notion subjective dépend souvent du climat politique et médiatique.
Lucy Connolly estime avoir été un exemple politique, instrumentalisé par le Premier ministre Keir Starmer qui, quelques jours après les émeutes liées au drame de Southport, avait promis de sévir contre les « instigateurs en ligne ». Son incarcération immédiate, sans mise en liberté sous caution, illustre selon ses partisans une volonté de frapper fort pour dissuader d’autres voix en colère.
Source : Le courrier des Stratèges – 25 août 2025
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