Eric Bertinat – Vendredi saint dernier, la France a une nouvelle fois vacillé sous le choc de la violence. À La Grand-Combe (située au nord du département du Gard, en région Occitanie), Olivier H. a pénétré dans l’enceinte d’une mosquée avant de s’acharner sur Aboubakar, jeune homme de 24 ans d’origine malienne, poignardé à une quarantaine de reprises dans la salle de prière. Après avoir filmé sa victime agonisante, l’agresseur s’est lancé dans des propos décousus : «Ton Allah de merde», «je l’ai fait», avant de laisser entendre qu’il souhaitait «recommencer», selon le procureur d’Alès. Les faits, lourdement chargés de haine antimusulmane, laissent peu de doute sur l’intention de leur auteur. La piste islamophobe est privilégiée, même si d’autres hypothèses restent ouvertes. Le meurtrier s’est ensuite rendu de lui-même à un commissariat italien, à Pistoia, dans la nuit de dimanche à lundi.
Les médias français, puis suisses, se sont rapidement emparés de l’affaire. Le Temps titrait : «En France, un meurtre dans une mosquée suscite l’émoi jusqu’au sommet de l’État». La RTS évoquait «l’émotion» provoquée par l’attaque. Blick parlait sans détour de la «piste islamophobe» illustrée par les propos haineux de l’assaillant.
Pendant ce temps, d’autres agressions, tout aussi graves, ont laissé les fidèles catholiques dans une douleur silencieuse. Sur LinkedIn, Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme rappelait que, du Vendredi saint au dimanche de Pâques, plusieurs prêtres avaient été attaqués en France. À Lisieux, un prêtre de 70 ans a été sauvagement agressé à la sortie de la messe au Carmel, là même où Sainte Thérèse vivait son cœur-à-cœur avec l’Enfant Jésus. L’agresseur, une fois de plus, serait un «marginal» relevant de la psychiatrie.
À Beaucaire, lors d’une procession du chemin de croix, un homme a giflé un prêtre.
À Nîmes, un individu armé d’un couteau a été maîtrisé in extremis avant de pouvoir agir pendant la messe à la chapelle Sainte-Eugénie.
Aux Sables-d’Olonne, un autel et une statue de Sainte-Marie ont été vandalisés. À La Romagne, dans les Ardennes, une statue de la Vierge a été saccagée.
La Semaine sainte n’a pas été épargnée.
Pourtant, dans les grands médias, ces actes de haine contre les catholiques passent souvent sous silence ou sont relégués au rang de simples «faits divers», banalisés par une société anesthésiée par un laïcisme extrême.
Le deux poids, deux mesures est manifeste: ce qui, ailleurs, provoque une légitime indignation, ici n’induit qu’un silence complice. L’anticatholicisme rampant d’une certaine technocratie oligarchique ne cherche même plus à se cacher : il nourrit la haine de la France, de son identité, de son patrimoine, de ses mœurs. S’attaquer aux plus faibles — personnes âgées, ecclésiastiques, religieux —, voilà l’ultime lâcheté encouragée par un système qui, en cultivant l’irrespect et la peur, entend mieux soumettre son peuple. —
Les catholiques suisses agressés dans une relative l’indifférence
La Suisse a connu plusieurs actes de vandalisme visant des églises et des cimetières, affectant les communautés catholiques et aussi musulmanes. Ces incidents montrent que les lieux de culte et de sépulture ne sont pas à l’abri de profanations en Suisse. Bien que ces actes restent relativement rares, ils suscitent une vive émotion au sein des communautés concernées et soulignent la nécessité d’une vigilance constante pour protéger ces sites sacrés. Voici quelques exemples notables (voir colonne ci-contre).
- La Basilique Notre-Dame de Fribourg (avril 2023) : Lors de la messe de la Vigile pascale, un individu en état d’ébriété a lancé un pavé à travers un vitrail, perturbant la cérémonie. Il a été interpellé par la police et dénoncé au Ministère public. – La Liberté
- L’Église Saint-Pierre-aux-Liens à Thônex (mai 2014) : Une statue de la Vierge de Lourdes a été retirée de sa cavité et brisée en mille morceaux. L’autel a également été détruit et les fleurs renversées. - FSSPX News
- Église Sainte-Pétronille de Pregny-Chambésy (mars 2015) : Des actes de vandalisme ont endommagé un bas-relief sculpté, une statue de la Vierge Marie et un Sacré-Cœur de Jésus. - Wikipédia
- Cimetière de Berne (septembre 2013): Environ 40 tombes ont été vandalisées. Des croix en bois et en métal ont été arrachées, des pierres tombales renversées, et des arrangements floraux détruits. - La Tribune de Genève
- Cimetière de Sainte-Croix (juin 2014): Une vingtaine de tombes ont été endommagées. Les auteurs ont brisé un vitrail, tordu des croix, renversé une stèle et volé un crucifix. - ArcInfo
- Cimetière de Martigny (février 2012): Des croix et des bougeoirs en métal ont été arrachés et emportés. La police a ouvert une enquête, mais les auteurs n’ont pas été identifiés. – La Tribune de Genève
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Newsletter N° 256 – 30 avril 2025 | Source : Perspective catholique