Eric Bertinat – Ce 1er août se déroule dans une atmosphère bien pesante. Comme une impression d’être poussé dans le dos, de ne pas pouvoir aller là où on le veut. De perdre petit à petit notre liberté, de perdre notre spécificité, de nous dissoudre dans un monde normalisé, sans caractère ni repère et férocement anti-catholique. Mais tout cela est-il nouveau, inattendu, surprenant ? A la lecture de « Patrie ! Lettre pastorale pour le Carême 1939 » rédigée par un grand évêque, Mgr Marius Besson, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, nous admettons sans difficulté, quatre-vingt-cinq ans plus tard, que si la nature du danger a changé, notre réaction ne doit pas être différente de celle de nos aïeux. Au mondialisme, il faut nous opposer sans la moindre concession, sinon ce sera la catastrophe. C’est ce que Mgr Besson disait déjà dans la tourmente des mois qui ont précédé la Deuxième Guerre mondiale : « des idéologies étrangères à notre tradition, cherchent à pénétrer chez nous, parfois même avec la complicité de quelques-uns des nôtres ; c’est un péril qu’il faut avoir le courage de reconnaître, afin de la conjurer : la moindre concession serait une catastrophe. »
(…) « Pour que notre Patrie soit libre, il ne faut pas seulement que ses soldats, bien armés, veillent à ses frontières, que ses législateurs édictent des lois justes et sages, que ses autorités civiles et religieuses remplissent leur devoir au plus près de leur conscience, il faut que les familles et les individus soient véritablement chrétiens. (…)
A ce sage discours, notons également son actualité, il suffit de mettre à jour les idéologies : « Restons nous-mêmes et n’imitons pas trop facilement les autres peuples ; n’importons pas chez nous les nouveautés de l’étranger dont nous n’avons pas besoin : littérature malsaine, spectacles licencieux, coutumes luxueuses, doctrine antisociales ou antichrétiennes. Opposons-nous de toutes nos forces à ces principes de mort qui, malheureusement, sont déjà pour nous plus qu’une simple menace, et demandons à nos mandataires de réagir avec fermeté : le salut de la patrie l’exige. » —
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Newsletter N° 231 – 31 juillet 2024 | Source : Perspective catholique