NOS TRÈS CHERS FRÈRES,
A la fin de nos journées, lorsque, récitant la prière du soir imprimée dans le catéchisme, nous exprimons à Dieu notre reconnaissance pour les biens sans nombre dont il nous a comblés, nous Le remercions, entre autres, de nous avoir faits catholiques. Ce n’est que justice. Quand Il daigne nous appeler, par pure miséricorde, à devenir les membres de cette grande famille qu’est l’Eglise, le Père céleste nous donne une grâce de choix et, si nous en comprenions la vraie valeur, nous y trouverions les motifs d’une gratitude sans limites.
A l’heure où tout semble annoncer, non pas la fin du monde, mais la fin d’un monde, puisque tant de choses qu’on croyait définitives se transforment ou s’écroulent, heureux qui peut se reposer sur cette Eglise inébranlable, contre laquelle même les portes de l’enfer ne prévaudront jamais. De nos jours, comme à tous les grands tournants de l’histoire, l’Eglise souffre dans la personne de ses membres, parce que l’esprit du mal travaille avec une particulière énergie ; mais, au milieu des épreuves les plus douloureuses, elle reste bien vivante, elle poursuit indéfectiblement sa tâche, donnant à tous ceux qui ne refusent pas de les recevoir, les commandements du Christ qui sont la Voie, la doctrine du Christ qui est la Vérité, la grâce du Christ qui est la Vie.
Sans négliger les grandes questions qui préoccupent notre temps et dont plusieurs sont si terriblement angoissantes, sans mépriser les progrès accomplis dans les domaines les plus divers, et dont certains sont une bénédiction, sans méconnaître les maux qui souillent notre époque, et dont quelques-uns marquent un retour à la barbarie, profitons des jours du Carême pour élever nos esprits et nos cœurs, en songeant au bonheur incomparable que nous avons, pour le temps et pour l’éternité, d’être les enfants de l’Eglise catholique.
Newsletter N° 6 – 24 février 2020
Source : «Bonheur d’être catholique», lettre pastorale pour le Carême 1936 rédigée Mgr Marius Besson, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, (Imprimerie St-Paul à Fribourg).
