Eric Bertinat
« L’Histoire manifeste l’impossibilité pratique de séparer le politique et le religieux. (…) La vie chrétienne est politique. Une vie chrétienne implique une pratique chrétienne. L’homme étant naturellement politique, cette pratique chrétienne est politique. (1) » Si cela paraît évident à quelques catholiques maîtrisant encore la doctrine de leur Eglise, cela paraît parfaitement désuet pour la plupart de nos contemporains. Le récent débat sur le laïcisme, initié par le Conseiller d’Etat radical Pierre Maudet, nous l’a prouvé : ces explications théologiques sont bien difficiles à tenir et bien plus difficiles encore à être comprises par la population qui a mis entre parenthèses les valeurs de la Chrétienté.
En Italie, Matteo Salvini, catholique affirmé et n’hésitant pas lors de ses meetings à prendre la parole avec un chapelet en main, soutient en ce début d’avril l’ouverture des églises pour célébrer Pâques. Pour vaincre ce monstre, la science seule ne suffit pas : le bon Dieu est également nécessaire, a-t-il argumenté, soulignant l’importance de cette grande fête pour des millions d’Italiens. Et de soutenir les demandes de ceux qui souhaitent, de manière ordonnée, composée et hygiénique, laisser accessibles les églises, pour que la messe de Pâques aie lieu. Matteo Salvini en appelle aux évêques pour permettre aux croyants « d’entrer dans les églises comme on entre en petit nombre dans les supermarchés (…) en respectant les distances, avec des masques et des gants et en nombre limité.
Cet appel manifeste un soucis qu’il convient de saluer, quelque soit l’étiquette politique. Un souci que la plupart de nos gouvernants vertueux et laïcistes n’ont évidemment même pas à l’esprit en cette semaine sainte.
« Salut ô Croix, notre unique espérance ! En ces temps de la Passion, accordez aux justes un accroissement de grâce, et aux coupables le pardon (vendredi saint, messe des présanctifiés).
(1) De Regio, traduction, notes et annexes par le R.P. Bernard Rulleau (édition CIVITAS)
Lettre d’information N° 10 – 7 avril 2020 ¦ Source : Perspective catholique