Eric Bertinat – Dans notre dernière Lettre, nous avons évoqué Jean Madiran et son ouvrage, fondamental à nos yeux, «L’hérésie du XXème siècle». Et plus spécialement le texte qui illustre la présentation de son livre: «Péguy l’avait dit». Il y est question du clergé. «Péguy disait en 1909: Les curés travaillent à la démolition du peu qui reste. Ils y réussissent beaucoup. Il n’y a même que là-dedans qu’ils travaillent activement». En ce mois de mai 2020, nous constatons que ce travail actif que dénonce Madiran en 1968, et Péguy en 1909 déjà, est toujours d’actualité. Il suffit de regarder, navrés, le clergé suisse ne rien faire pour célébrer au plus vite des messes publiques, respectant à la lettre les consignes des autorités fédérales et laissant ainsi penser que la fine pointe du don d’eux-mêmes (les prêtres) soit l’hygiénisme sanitaire (Enri Quantin, Aleteia).
C’est un fait, nos autorités civiles se montrent peu bienveillantes – nous n’osons écrire malveillantes – à l’égard des chrétiens. Elles manifestent leur souci pour que les restaurants restaurent leurs clients et que les esthéticiens rendent belles ces dames mais se montrent indifférentes aux besoins spirituels des Suisses (du moins jusqu’au 8 juin). Sans que la hiérarchie catholique ne trouve à redire. Au contraire, elle justifie sa position attentiste et à raille les catholiques impatients de retrouver la messe. Tel Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire pour le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui publie sur sa page Facebook (2 mai 2020) un texte signé par le diacre engagé français Bertrand Révillion, dont le titre est : « Cessons ce raffut ! » et dénonçant la réclamation des catholiques soucieux d’un retour rapide de la messe : « Triste spectacle ! » s’exclame t’il. Est-ce vraiment ce que pense l’évêque auxiliaire de ceux qui attendent impatiemment la célébration publique de la messe ?
Au contraire de M. Révillion, et en dépit du soutien de Mgr de Raemy, nous vous invitons à signer la pétition ci-dessous qui demande que les limitations à la célébration des fonctions publiques du culte soient supprimées. En Suisse, comme dans le monde entier.
Lettre d’information N° 15 – 9 mai 2020 | Source : Perspective catholique