Réduire l’avortement en deux initiatives populaires

Eric Bertinat – Fin 2021, la presse s’en est faite l’écho : deux initiatives populaires fédérales sont lancées ayant pour sujet l’avortement. Elles émanent de deux femmes, toutes deux conseillères nationales UDC : Andrea Martina Geissbühler (Berne) et Yvette Estermann (Lucerne).

Malheureusement les titres en français, traduit trop hâtivement de l’allemand, n’attirent que peu l’attention. Une fois encore l’on se désole de ce manque d’effort. L’une s’intitule «Dormir dessus – Pour un temps de réflexion avant chaque avortement» et l’autre «Sauvez les bébés viables ! – Pour la protection des bébés viables hors de l’utérus». Leur but est heureusement plus claire : réduire le nombre d’avortements en Suisse.

Depuis 2014, diverses motions et interpellations ont été déposées sur le bureau du Conseil fédéral. La plupart de ces textes concernaient l’information et les conseils destinés aux femmes enceintes (Erich von Siebenthal et Franz Ruppen) ou les mesures visant à réduire le nombre d’interruptions de grossesses (Verena Herzog). Yvette Estermann, quant à elle, visait les avortements tardifs, soit ceux qui sont pratiqués après la 12e semaine. Notons que tous ces parlementaires sont UDC.

Devant l’inaction – voire l’opposition – de l’exécutif fédéral à empoigner ce douloureux dossier, des conseillers nationaux, avec d’autres citoyens engagés, ont lancé deux initiatives populaires. La première initiative veut introduire un délai de réflexion avant chaque avortement, la seconde est dirigée contre la pratique choquante des avortements tardifs. La période de collecte commence aujourd’hui et se terminera le 21 juin 2023.

24 heures de réflexion
Verena Herzog demandait en 2014 une période de réflexion de trois jours avant chaque avortement (voir motion 14.3442). Sa motion a été radiée en 2016. Sa préoccupation d’alors est aujourd’hui reprise avec l’initiative populaire «Dormir dessus». Offrir un délai de 24 heures avant de décider d’avorter semble un minimum. Il existe déjà un délai de réflexion dans 18 pays européens. En Suisse, ce temps de réflexion pourrait réduire d’environ 10% le nombre d’avortements, soit plus de 1000 chaque année.

La pratique choquante des avortements tardifs.
Chaque année, entre 400 et 500 avortements sont pratiqués en Suisse après la 12e semaine de grossesse s’indigne Yvette Estermann (voir motion 20.3191). Et de revenir sur la Commission nationale d’éthique dans le domaine de la médecine humaine qui a identifié quelques problèmes dans sa prise de position de décembre 2018 intitulée: « La pratique de l’interruption de grossesse à un stade avancé – Considérations éthiques et recommandations« . Elle a ainsi relevé que dans la grande majorité des cas, la décision de procéder à un avortement tardif est due à la découverte d’une maladie ou d’une malformation de l’enfant à naître, telles que des anomalies génétiques voire de légères malformations physiques. Il arrive ainsi que des avortements soient pratiqués pour des lésions qui pourraient être opérées avant ou après la naissance. La plupart des fœtus atteints de trisomie 21 sont également éliminés au moyen d’un avortement tardif alors même qu’ils seraient viables.

Les parents concernés doivent recevoir des informations complètes et précises sur la possibilité d’une erreur de diagnostic et sur les risques d’un avortement. Ce n’est que dans ces conditions que les mères ou les parents peuvent prendre une décision constructive en tout connaissance de cause. Une centaine de bébés pourraient ainsi survivre chaque année.

PERSPECTIVE CATHOLIQUE vous invite à signer ces deux initiatives:
https://perspectivecatholique.ch/wp-content/uploads/2022/01/unterschriftenboegen-fr-1.pdf
https://lebensfaehige-babys-retten-initiative.ch/initiativtext/

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Newsletter N° 66 – 5 janvier 2022 | Source : Perspective catholique

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