Le saint Rosaire : arme des humbles

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Nicolas Moulin – Nous avons récemment célébré la fête de Notre Dame du saint Rosaire, instituée pour honorer la récitation du rosaire ainsi que pour commémorer la victoire des armées catholiques à Lépante. Il est certainement judicieux en ce mois d’octobre d’entreprendre quelques réflexions au sujet de la récitation du chapelet qui mit en déroute les armées musulmanes. Cette arme si simple en apparence, utilisée tant de fois dans la guerre inaugurée par la rébellion de Satan, est d’une efficacité redoutable. A l’heure où l’islam et bien d’autres maux ravagent nos sociétés et détournent les âmes de leur Créateur, il serait bienfaisant de l’utiliser pour à nouveau voir flotter les étendards du Christ Roi. Voyons donc comment utiliser ce remède auquel notre mère céleste apporte une si grande importance.

Tout d’abord, le rosaire est composé du Pater, de l’Ave et du Gloria. Si l’on ajoute le Credo du début cela porte à 4 le nombre de prières composant notre arme spirituelle. Voilà déjà une première signature de la Providence : la simplicité. Ce côté répétitif et même enfantin du chapelet est une introduction à la simplicité de Dieu, ce qui peut s’avérer rebutant pour certaines âmes. Dépoussiérons peut-être l’histoire de Naaman le Syrien pour comprendre ce phénomène. C’est au chapitre cinquième du deuxième livre des Rois que ce trouve le récit de la guérison de Naaman qui était lépreux. Cherchant à se faire délivrer de son mal, il sollicite Élisée, le prophète d’Israël en ce temps. Ce dernier se contente de lui envoyer un serviteur avec l’ordre suivant : « Va, et lave-toi sept fois dans le Jourdain » (5,10). Et voici que Naaman se met en colère face à la simplicité de ce remède. Espérant en effet une formule et un acte spectaculaire du prophète, il refuse tout d’abord de s’exécuter avant que ses serviteurs ne l’incitent à obéir. « Si le prophète t’avait demandé quelque chose de difficile, ne l’aurais-tu pas fait ? Combien plus dois-tu lui obéir, quand il t’a dit : Lave-toi, et tu seras pur » (5,13). Le chef de guerre alla donc se tremper dans les eaux pour en ressortir guéri.

C’est donc par la simplicité que Dieu veut agir et faire de grandes choses parmi nous. Mais cela ne va pas sans nécessiter une disposition essentielle de notre part : l’humilité. En effet, si le chef syrien avait trop de superbe, il aurait persévéré dans son incrédulité orgueilleuse et s’en serait retourné aussi malade qu’à l’aller. Le miracle devait s’opérer par un acte simple. Naaman ne devait qu’être assez humble pour croire. En effet, « l’humilité consiste surtout à se soumettre à la vérité » (IIa IIae, q.161, a.6 ad 3) nous enseigne Saint Thomas d’Aquin. Cette vertu nous fait reconnaître ce que nous sommes face à la Vérité. Elle nous dispose donc à croire entre autres en la toute-puissance de Dieu.
La récitation quotidienne du chapelet ressemble passablement à la purification simplissime ordonnée par Elisée. Que c’est simple et apparemment ridicule mais que c’est efficace ! Si efficace que saint Louis Grignon de Montfort n’hésite pas à affirmer que nul ne se damnera s’il persévère dans la récitation du chapelet. Mais pour que l’efficacité du remède soit complète, l’humilité est nécessaire. L’humilité nous fait croire contre toute apparence que Dieu opère des merveilles par ces simples moyens. Ainsi donc, confronter la simplicité du chapelet aux déploiements des forces sataniques tout en croyant notre victoire certaine requiert une sage humilité
Alors mettons-nous à l’école de la simplicité du plan de Dieu et apprenons de Celui qui est doux et humble de cœur qu’Il est tout-puissant. Et puisque nous pouvons tout en Celui qui nous fortifie, chérissons cette humilité qui nous permet l’usage de la force divine.

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Nicolas Moulin
Né en 1997, Nicolas Moulin est un jeune valaisan dont le parcours allie ingénierie et spiritualité catholique. Ingénieur aéronautique de formation, il passe son temps dans l'univers binaire des mathématiques pour faire vivre les siens. Entre le Bachelor et le Master, c'est vers le séminaire de la FSSPX que celui-ci se tourne pour former son âme catholique par l'étude et la méditation. Passionné par le Magistère et par une vision chrétienne de la société, il a rejoint l'équipe de Perspective Catholique avec laquelle il espère faire lire l'actualité avec un regard chrétien.

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