Eric Bertinat – Notre conférence de rentrée aura lieu la semaine prochaine. Nous aborderons la question de la dysphorie de genre (ou réattribution sexuelle ou encore réassignation sexuelle) chez les enfants et les jeunes mineurs, ce qui implique des traitements hormonaux ou chirurgicaux lourds et souvent non réversibles qui touchent une partie des jeunes de moins de 18 ans.

Ces changements de sexe sur demande inquiètent une large partie du personnel de la santé dans de nombreux pays occidentaux. La Suisse n’y échappe pas. Cet été, nos voisins français ont découvert un manifeste dans lequel 140 intellectuels et professionnels de la santé dénoncent « l’endoctrinement » des jeunes (Le Point, 7 juillet 2023). Ils s’inquiètent des conséquences irréversibles d’un choix aussi radical et appellent les médias du service public tout comme les médias privés des pays européens à présenter fidèlement les études sérieuses et les faits scientifiques établis concernant le « changement de genre » des enfants dans les émissions destinées à un large public. 

Les signataires se font lanceurs d’alerte et l’affirment clairement : « On ne choisit pas son sexe et il n’y en a que deux. On naît fille ou garçon. (…) On peut changer l’apparence de son corps mais jamais son inscription chromosomiale. Il est urgent de rompre avec des discours usant d’un vocabulaire créé de toutes pièces pour s’imposer à tous, alors qu’il repose sur des croyances et met en scène sur le même plan des vérités scientifiques et des opinions. Il y a un risque de confusion chez les jeunes ». 

En Suisse, sous l’influence de l’idéologie woke en milieu scolaire, ce mal-être a explosé. On assiste depuis 2020 à une explosion des demandes de réassignation sexuelle. 120 nouveaux cas pour l’année 2021, rien qu’au CHUV. Il est proposé à ces jeunes un traitement hormonal améliorant le bien-être et réduisant le risque de dépression et de suicide des adolescents. Le plus tôt étant le mieux, des médecins recommandent de débuter le traitement au début de la puberté, 10 ans chez les filles, 12 ans chez les garçons. Il revient au médecin psychiatre  d’établir l’attestation  nécessaire pour commencer ces traitements et permettre la prise en charge par l’assurance-maladie de base.

Ainsi que le remarque Anne-Laure Debaecker (L’Incorrect, 5 octobre 2022) : « Or, il a été observé que la transition sociale ne constitue pas une période de neutralité permettant à l’enfant de réfléchir mais, au contraire, qu’elle l’entraîne presque inexorablement vers la transition médicale aux conséquences rapidement irréversibles ».

Le docteur Pascal Gervaz a suivi un séminaire donné par une équipe médicale pratiquant ces traitements. Il n’a pas été convaincu et entend démystifier ce sujet. Côté politique, le député UDC Lionel Dugerdil a déposé un projet de loi visant à interdire toute intervention de réassignation sexuelle sur des personnes mineures (PL-13324). Le débat est lancé et Perspective catholique ouvre les feux le 14 septembre.

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Newsletter N° 153 – 8 septembre 2023 | Source : Perspective catholique

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