Abbé Nicolas du Chaxel, Fraternité St-Pierre – L’église sainte Claire sera ouverte à partir de 14h00 jusqu’à au moins 19h00 pour satisfaire toutes les requêtes pastorales : prière, communion sacramentelle, confessions, rencontre du prêtre. Ce fut déjà le cas lors des précédentes privations.
Les magasins rouvrent, le conseil d’État genevois distribue des permissions mais pas pour l’Eglise.
Le canton de Genève est le dernier canton suisse à ne pas avoir rouvert les églises pour le culte. Certes, il est à déplorer que dans le canton de Vaud, les permissions soient parcimonieuses. Il faut protester avec la plus grande virulence contre le fait que les États s’arrogent le droit de décider des modalités du culte très saint. Nous avons pris les moyens de faire valoir nos droits de citoyens discriminés nonobstant les maigres « permissions » dont nous contestons que les États aient la capacité de les concéder (voir le texte de Léon XIII ci-dessous).
Quant à l’indolence que manifestent ceux qui occupent les postes décisionnels genevois, il est difficile de ne pas y voir une humiliation délibérée et calculée. Les maigres complaintes des autorités religieuses font figure de disgrâce supplémentaire, laquelle ne peut qu’augmenter le poids de tristesse affectant le peuple chrétien. Cette citation de Julien Freund est célèbre : « Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitiés. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin. »
Pour mémoire :
Leon XIII, encyclique Libertas :
Des principes les plus faux que sont le libéralisme, l’athéisme il suit que une folie qui « veut que l’Etat ne rende aucun culte à Dieu, ou n’autorise aucun culte public ; que nulle religion ne soit préférée à l’autre, que toutes soient considérées comme ayant les mêmes droits, sans même avoir égard au peuple, lors même que ce peuple fait profession de catholicisme. »
Le Pape de rappelle : « C’est pourquoi la société civile, en tant que société, doit nécessairement reconnaître Dieu comme son principe et son auteur et, par conséquent, rendre à sa puissance et à son autorité l’hommage de son culte. Non, de par la justice ; non, de par la raison, l’Etat ne peut être athée, ou, ce qui reviendrait à l’athéisme, être animé à l’égard de toutes les religions, comme on dit, des mêmes dispositions, et leur accorder indistinctement les mêmes droits. »
Et par conséquent : « Dès que le droit de commander fait défaut, ou que le commandement est contraire à la raison, à la loi éternelle, à l’autorité de Dieu, alors il est légitime de désobéir, nous voulons dire aux hommes, afin d’obéir à Dieu. »
Si le clergé et tout chrétien veut conserver quelque dignité, ces derniers mots cités sont les seuls possibles.
Lettre d’information N° 32 – XX décembre 2020 | Source : Perspective catholique