Eric Bertinat – « Pourquoi, demandent les auteurs du Catéchisme des anges (1), en ce XXIe siècle commençant constate-t-on une recrudescence de l’action démoniaque ou de ce qu’on appelle diablerie ? » Et de répondre : « La principale raison est à chercher dans l’affaiblissement actuel de la foi, la désacralisation de la société (la perte de visibilité des institutions ecclésiales, disent les sociologues) et la diminution du sacré à l’intérieur de l’Eglise. Ainsi a-t-on supprimé beaucoup de références au diable, y compris dans liturgie et la catéchèse catholique ».

La pertinence de la réponse des moines bénédictins du Barroux trouverait presque une excuse à l’évêque de Coire, Mgr Bonnemain. Sauf qu’à découvrir les raisons évoquées par le prélat de refuser de nommer un prêtre exorciste, nous comprenons aisément qu’il ne croit plus au diable. De là à penser qu’il ne croit à Dieu…

Cet ancien médecin l’affirme tout de go : « Toute personne confrontée à des situations sociales, professionnelles ou de santé difficile peut se faire soigner. Il existe pour cela des solutions classiques : médicales, psychologiques, psychothérapeutiques ». Le corps, certes, mais l’âme ? « Les exorcismes causent d’immenses souffrances » tranchent Karin Iten, chargée de la prévention des abus sexuels dans ce diocèse.

Aux affaires classées le diable et ses démons ! Ils ne rôdent plus sur terre comme nous récitons à complies : « Frères : Soyez sobres et veillez, car votre adversaire, le diable, rôde autour de vous, comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer : résistez-lui avec la force que donne la foi. ». Encore faut-il avoir la foi pour avoir la force, me direz-vous avec un bon sens certain….

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(1) Le catéchisme des anges aux éditions Sainte-Madeleine (2017)

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Newsletter N° 104 – 28 novembre 2022 | Source : Perspective catholique