Perspective catholique – Quelle différence entre le PEV et l’UDF ?
Sylvie Ruffieux – Les deux partis sont au centre, centre-droite pour UDF et centre-gauche pour le PEV. Du point de vue éthique, ils sont identiques : la base sont les Dix commandements et la Grâce de Jésus-Christ cités dans la Bible. Pour des questions plus politiques, je pense que nous sommes complémentaires. Nous faisons une alliance et sommes multiculturels, comme beaucoup d’Eglises à Genève, sous le nom : « Alliance Chrétienne Pour Genève (PEV-UDF) ».
Quels sont vos atouts pour séduire l’électorat genevois ?
Nous prenons clairement la place des Centristes depuis que ce parti a voulu enlever le «C»de chrétien ! Nous préparons une initiative pour baisser les coûts de l’accès a la santé. Depuis des années les primes ne cessent d’augmenter, tout comme le pouvoir d’achat, alors que les salaires n’augmentent pas ! Les subsides pour l’assurance-maladie péjorent les finances cantonales. Nous avons l’objectif de baisser les primes genevoises de 25% sur les prestations des spécialistes, sur l’assurance de base et les prix des médicaments. La santé est prise en otage par les puissants laboratoires pharmaceutiques… ça suffit ! Nous défendons la famille traditionnelle attaquée par les mouvements wokes et progressistes extrêmes. Ceux-là même qui veulent ruiner le pays.
A Genève, vous êtes un petit parti, non représenté au niveau communal ou cantonal. Le PEV,quant à lui, est absent de la scène genevoise. La place semble être prise par l’UDC et le MCG : pourquoi voter pour vous ?
L’UDF a récolté les 50’000 signatures nécessaires à son référendum contre la révision de la norme antiraciste qui sanctionne l’homophobie. Nous avons été présent lors de la campagne contre le mariage pour tous. Nous avons soutenu le référendum contre les lois COVID et celles sur des thèmes comme l’avortement telles les initiatives «24h de réflexion avant l’avortement» et «préservez les bébés viables». Malgré nos critiques envers Le Centre, nous soutenons également, avec le PEV, l’initiative contre la pénalisation du mariage. Nous sommes certes un petit parti mais nous sommes en prise avec les débats de société, avec notre fidélité évangélique.
Êtes-vous opposés à toute idéologie totalitaire, qu’elle soit sanitaire, wokiste, transhumaniste ou climatique ?
Oui ! Ce qui nous classe aux yeux des médias comme un parti conservateur.
La laïcité est utilisée à Genève pour lutter contre les poussées islamistes, mais c’est en s’en revendiquant que le Pouvoir judiciaire interdit la célébration de la messe (en période covid), la procession de la Fête-Dieu ou encore le baptême protestant dans le lac de Genève. Est-ce que nos fondements religieux, loi naturelle ou encore le Décalogue, sont importants dans votre combat politique ?
Et même très importants ! Il faut se battre pour garder la liberté de culte et veiller sur les extrêmes.
En Suisse comme ailleurs, l’avortement est un sujet politique controversé. En 2002, ce droit a été partiellement dépénalisé et le régime du délai (avorter librement durant les 12 premières semaines de grossesse) a été introduit. De nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui en faveur d’une suppression de l’article de loi sur l’avortement dans le Code pénal. Si vous êtes à Berne, soutiendrez-vous la décriminalisation de l’avortement ?
Pour l’UDF, le fœtus est un être vivant et par conséquent l’avortement ne peut être toléré. Nous avons soutenus, en 2011, l’initiative contre le remboursement des IVG. L’avortement reste évidemment un sujet douloureux pour les femmes et leur santé doit être préservée (risque de collement de l’utérus, stérilité, dépressions, etc.). La loi existe, le peuple en a décidé ainsi mais cela n’interdit pas que des améliorations puissent êtres apportées comme par exemple aider les mères et pères. Ces possibilités ne sont pas proposées dans « Le planning familial des hôpitaux ».
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Newsletter N° 149 – 21 août 2023 | Source : Perspective catholique