Le «mariage pour tous» exige la disparition du père

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Olivier DehaultChoisir la VieLes pères effacés du Code civil. En Suisse, la filiation est établie par la naissance, c’est-à-dire que la femme qui accouche est la mère juridique. C’est ce que dit l’art. 252 du Code civil : «À l’égard de la mère, la filiation résulte de la naissance.» Dans le même article, le Code civil poursuit avec la filiation de l’enfant à l’égard du père: «À l’égard du père, elle [la filiation] est établie par son mariage avec la mère, par reconnaissance ou par jugement.» La volonté politique de donner l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) aux personnes lesbiennes engendre un gros problème : celui de la filiation, car l’enfant ne peut pas être enfant de personne, ni logiquement un enfant sans père.

A ce sujet, la Loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (LPMA) est très claire. L’art. 3, consacré au bien de l’enfant, précise:
1 La procréation médicalement assistée est subordonnée au bien de l’enfant.
2 Elle est réservée aux couples à l’égard desquels un rapport de filiation peut être établi.

Or, vous comprendrez que deux femmes ne peuvent pas prétendre être l’une la mère et l’autre le père de l’enfant. Pour contourner le problème, le Parlement n’a donc rien trouvé de mieux que d’effacer tout simplement le «père» du Code civil suisse. Eh oui, messieurs, vous l’avez compris: pour que deux lesbiennes puissent accéder à la PMA, vous avez été supprimés de la loi, ni plus ni moins. Vous n’existez plus en droit suisse! Et ils appellent cela le «mariage pour tous»!

La clause est d’autant plus discriminatoire qu’elle cause du tort également aux gays qui voient leur rêve de paternité s’évanouir, n’ayant ni l’accès à la GPA, ni même la possibilité d’être père, l’appellation étant ensevelie sous les pelleteuses du «mariage pour tous».

Conclusion: le «mariage pour tous» signe la disparition du père qui est définitivement rayé du Code civil.

Remarquez encore l’ajout de la formulation «ou pour autant que cela soit prévu par la loi» qui en dit long sur la volonté du législateur de demeurer le plus vague possible afin d’ouvrir la boîte de Pandore, faisant de l’enfant, le jouet des désirs les plus fous des adultes. Même pas un orphelin, mais une marchandise échangeable à souhait.

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Lettre d’information N° 40 – 30 janvier 2021 | Source : Perspective catholique

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Eric Bertinat
Éric Bertinat est une figure active du catholicisme traditionaliste et de la politique genevoise. En 1988, il cofonde la revue Controverses, influente dans les milieux catholiques traditionalistes francophones. Il fonde également en 2010 l’association Perspective catholique, engagée sur des questions sociétales en lien avec la doctrine chrétienne. Journaliste et collaborateur régulier de plusieurs publications (Le Vigilant, Présent, Una Voce Helvetica, etc.), il entame aussi une longue carrière politique. Élu député au Grand Conseil de Genève en 1985 sous la bannière de Vigilance, il y revient en 2005 et occupe plusieurs postes clés jusqu'en 2013. Il est également membre du Conseil municipal de Genève dès 2011, y occupant diverses présidences de commissions jusqu'en 2021.Il en est élu président le 5 juin 2018 pour 2018-2019.

1 COMMENTAIRE

  1. INCROYABLE ! Et l’enfant pense quoi ? Il faudrait faire un sondage sur différents étapes âges de l’évolution des enfants …

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