– C’est le propre de l’Église de n’être jamais plus victorieuse que quand elle est plus vivement combattue, plus connue quand on la calomnie, plus puissante que quand on l’abandonne (saint Hilaire, cité par Mgr Schneider dans Christus Vincit)

Eric Bertinat – Un jour avant sa conférence prévue le mercredi 14 juin, Mgr Athanasius Schneider quittera son diocèse de Sainte-Marie, à Astana, pour Genève. Du Kazakhstan à la Suisse. Pour ce faire, il survolera la Russie et l’Ukraine. Et bien d’autres pays. A notre invitation.

Parce que nous avions envie de l’entendre et de faire entendre sa voix auprès des catholiques, à ceux qui le sont un peu et à ceux qui ne le sont pas du tout. Envie que cet évêque qui a connu le goulag, les messes clandestines et malgré tout conservé la foi, une foi vive, ardente, nous parle du « triomphe du Christ sur les ténèbres de notre temps », pour reprendre le sous-titre de son ouvrage Christus Vincit. Né Antonius Schneider en 1961, il a conservé la foi grâce à ses parents. Ceux-ci ont vécut les années les plus horribles de l’époque Staline, celle du «nettoyage», dans des conditions d’une dureté extrême. Lui-même a connu enfant la dureté de cette effroyable époque.

« J’avais huit ans, et nous vivions au Kirghizstan ; je me souviens très bien. Le dimanche, nous fermions toutes les portes, nous tirions les rideaux, nous nous agenouillions – mes parents et nous, leurs quatre enfants – et nous sanctifions ainsi le jour du jour du Seigneur parce qu’il n’y avait pas de prêtres, pas de messe. Nous devions sanctifier le jour du Seigneur, alors le matin nous disions le chapelet, une litanie, des prières. Puis nous faisions une communion spirituelle, pour nous unir spirituellement à la messe qui était célébrée quelque part ailleurs, à ce moment-là, et à laquelle nous ne pouvions pas assister, sinon en esprit. (…) Tout est là sous nos yeux : ces messes… La messe clandestine, avec le prêtre : une solennité très silencieuse. Nous nous confessions, nous assistions à la messe, puis le prêtre était obligé de s’enfuir. Nous vivions des fruits de cette messe jusqu’à ce qu’un prêtre nous rende visite de nouveau. Cela nous a donné la force de rester fidèle à la foi catholique au beau milieu de la propagande communiste athée. » (page 29)

Il n’est pas inutile de préciser que les visites de ces bons prêtres avaient lieu tous les six mois, parfois tous les ans. Dans le confort actuel de nos chapelles, son exemple sera d’autant plus percutant – et sans doute émouvant – pour nous, catholiques plantés dans ce siècle dévasté par l’impiété.

Et pourtant, pour Mgr Schneider : la crise actuelle de l’Église est « la pire qu’elle ait jamais connu ». D’où l’intérêt premier pour nous tous d’entendre cet homme de Dieu constater non seulement les maladies contractées par notre société contemporaine mais aussi de nous apporter les bons remèdes, ceux qui soignent, qui ont fait leurs preuves depuis des siècles et qui sont toujours aussi efficaces. Ces remèdes sont la messe, la confession, chaque prière récitée en famille, chaque bibliothèque regroupant de bons livres, nous n’insisterons jamais sur l’importance de la lecture. Et pas sur un écran ! Parmi ces bons livres, assurément celui de Mgr Schneider doit figurer dans nos bibliothèques.

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Newsletter N° 129 – 23 mai 2023 | Source : Perspective catholique