Eric Bertinat – Quatrième et dernier volet de notre biographie. Archevêque titulaire, Mgr Sheen passe ses dernières années à prêcher et à écrire..

Il parcoure le monde pour prêcher des missions, mettant un accent particulier sur le renouveau spirituel du clergé espéré par la Concile Vatican II.
Chose incroyable pour celui qui a écrit de manière si savante et si émouvante sur le Saint Sacrifice de la Messe, il accepte sans hésitation ni protestation de la Nouvelle Messe. Il fut de ceux qui s’élevèrent contre Mgr Lefebvre. Dans une lettre adressée à une paroissienne qui lui demandait conseil, il répondit «Si vous avez une quelconque influence sur votre amie, je vous prie de l’influencer pour qu’elle quitte la soi-disant Fraternité Saint-Pie X. Ce groupe n’a aucune approbation ecclésiastique et, en effet, il peut la conduire, elle et éventuellement sa famille, au schisme et même à l’hérésie.
Dans cette même lettre, le paragraphe qui suit nous laisse penser qu’il ne mesura pas en profondeur les changements fondamentaux introduit par ce Concile : «Le Concile du Vatican a approuvé la mise à jour de la liturgie et parmi les changements figuraient ceux recommandés pour la messe. Les changements apportés par le pape Paul VI n’étaient pas des changements doctrinaux, ils étaient simplement passés du latin à la langue vernaculaire. De nombreux changements ont eu lieu dans la messe au fil des siècles».
Sa santé décline. Il subit plusieurs interventions chirurgicales au cours des dernières années de sa vie. Deux mois avant sa mort, le 3 octobre 1979, lorsque le pape Jean-Paul II visite la cathédrale Saint-Patrick de New York, le Saint-Père demande à saluer l’archevêque Fulton Sheen qui était assis dans la Lady Chapel, à l’arrière de la cathédrale, son lieu de prière préféré. Amené au centre du sanctuaire, le Pape embrasse l’archevêque et a donne un résumé parfait de sa vie en disant : – Vous avez bien écrit et parlé du Seigneur Jésus. Tu es un fils fidèle de l’Église !
Homme public, Mgr Sheen n’en était pas moins un homme de prière, fidèle à «l’heure sainte», cette heure quotidienne qu’il passait devant le Saint Sacrement et recommandait sans cesse. Il la décrit ainsi dans son autobiographie Treasure in Clay: The Autobiography of Fulton J. Sheen (1979) : «L’heure sainte devint comme un réservoir d’oxygène pour raviver le souffle de l’Esprit Saint au milieu de l’atmosphère infâme et fétide du monde. Même quand cela semblait si peu rentable et manquant d’intimité spirituelle, j’avais toujours au moins la sensation d’être comme un chien à la porte de son maître, prêt au cas où il m’appellerait.»
De nombreuses personnes qui ont travaillé en étroite collaboration avec lui attestent qu’il n’a jamais manqué son heure sainte depuis le jour de son ordination sacerdotale jusqu’à sa mort le 9 décembre 1979. Et s’il se déplaçait dans une Cadillac, noire comme sa soutane filetée, il portait aussi sur lui un cilice, selon les confidences de son entourage.
Après une cause en canonisation ouverte en 2002, Mgr Sheen a été élevé au rang de «vénérable» le 28 juin 2012 par Benoît XVI. Ses émissions ont été remises en circulation par le réseau câblé catholique EWTN. Au début des années 2010, il est redevenu une figure populaire parmi les jeunes catholiques du monde entier.
NB : Mes recherches ont principalement été faite sur l’internet et la plupart des textes trouvés sont rédigés en anglais. Pour ceux qui s’intéresserait à Mgr Sheen, je recommande une visite sur https://fulton-sheen.catholic.edu/index.html L’usage de traducteurs en ligne m’ont bien aidé mais il a fallu néanmoins choisir entre plusieurs variantes et réécrire ou préciser certains d’entre eux. Je ne garantis pas le sens exacte qu’entendait donner les auteurs à certains passages mais tous les faits présentés dans mes articles sont parfaitement véridiques.
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Newsletter N° 177 – 29 décembre 2023 | Source : Perspective catholique