1er août : ce que les catholiques attendent des autorités !

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Eric Bertinat – Des milliers de discours vont être prononcé à l’occasion de notre fête nationale. La majorité de ceux-ci, que les orateurs soient de gauche ou de droite, n’oublieront pas de manifester leur esprit d’ouverture face à une immigration qu’ils sont incapables de maîtriser, de souligner leur attachement à l’urgence climatique ou encore de manifester leur attention aux homosexuels et &, ce nouveaux compartiment de la société suisse.

C’est – ou ce devrait être – l’occasion pour les Suisses de s’interroger sur leur pays, leurs gouvernants et leur avenir. C’est aussi l’occasion pour les catholiques de s’interroger sur leur condition dans la Confédération helvétique et plus particulièrement à Genève.

Pour un catholique, l’ordre humain réside dans la soumission de l’individu au bien de la collectivité, et dans le respect par celle-ci des intérêts spirituels de la personne. Or, en cette fête nationale, quel est le tribun qui rappellera ces principes constitutifs d’une société chrétienne, même et d’autant plus qu’elle est en déliquescence avancée ? Les principes d’égalité, de laïcité, de tolérance et même de solidarité sont parfaitement discutables si cet ordre naturel n’est pas respecté. Si nous revenons sur l’immigration, ce n’est pas la question de l’installation des étrangers en Suisse qui pose problème ; c’est le manque total de volonté politique de les intégrer selon les principes chrétiens. La question n’est pas d’en faire de «bons Suisses», c’est de les amener rapidement à respecter ce pays d’accueil et de les inviter à s’inscrire dans son avenir, celui d’un pays au centre de l’Europe, au croisement des cultures européennes, issu d’un esprit républicain suisse  qui respecte l’ordre et la foi dans cet ordre (Gonzague de Reynold, « La Démocratie et la Suisse »). La Suisse ne survivra pas à une partition religieuse ou communautariste. Ce sont des grands dangers qui nous guettent et que nos dirigeants soit ne comprennent pas, soit le dénie pour glisser vers un avenir radieux qui n’existe pas. Il faut être très cons pour y croire. Ils sont malheureusement très nombreux…

La Cité est tenue d’assurer à ses membres les conditions d’une droite vie morale, d’une vie proprement humaine et de ne poursuivre le bien temporel qui est son objet immédiat qu’en respectant la subordination essentielle de celui-ci au bien spirituel et éternel auquel chaque personne humaine est ordonnée.

(Jacques Maritain)

Il en est de même pour l’importance primordiale de la famille. L’autorité a failli avec le mariage pour tous et doit la rétablir dans ses droits naturels et s’appuyer sur elle, défendra l’autorité paternel – n’en déplaise aux féministes de tout acabit – et l’héritage. Elle doit lutter contre le divorce et l’avortement.

Enfin, l’autorité doit garantir la liberté de tous les cultes qui par leur nature n’auraient pas pour conséquence le reversement de l’ordre et de la moralité.

Je vous le concède, à Genève comme ailleurs, nous sommes bien loin de ces quelques principes chrétiens. Peut-être parce que plus personne ne les rappelle et surtout ne les applique. De quoi vous rappeler cette citation de Jean Madiran, dont nous avons fêté hier le 10e anniversaire de sa mort : Il faut pourtant que l’État, tout en restant politiquement autonome, soit moralement chrétien ; ou qu’au moins il respecte la loi naturelle (« Une civilisation blessée au cœur », aux Éditions Sainte Madeleine).

Perspective catholique s’est livrée à ce petit exercice bien incomplet et vous souhaite un bon 1er août !

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Newsletter N° 145 – 1er août 2023 | Source : Perspective catholique

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Eric Bertinat
À la suite de la décision de Mgr Lefebvre de consacrer quatre évêques, Éric Bertinat cofonde, avec ses amis les abbés La Praz et Koller, la revue Controverses (1988-1995). En 2010, il fonde l’association Perspective catholique, engagée sur des questions sociétales en lien avec la doctrine chrétienne. Journaliste et collaborateur régulier de plusieurs publications (Le Vigilant, Présent, Una Voce Helvetica, etc.), il entame également une carrière politique dès 1984. Élu député au Grand Conseil de Genève en 1985 sous la bannière de Vigilance, il y revient en 2005 avec l’UDC et occupe plusieurs postes clés jusqu’en 2013. Il est aussi membre du Conseil municipal de Genève à partir de 2011, où il exerce diverses présidences de commissions jusqu’en 2021. Le 5 juin 2018, il est élu président de ce Conseil pour la période 2018-2019.

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