Tous les articles présentés dans cette rubrique ont parus dans le quotidien PRESENT.
C’est avec leur accord qu’ils sont reproduits ci-dessous, ce dont nous les remercions vivement.

 

 

 

Anne Isabeth  et Olivier Bault – 14 octobre 2020

L’Académie nationale de médecine contre l’allongement du délai légal pour avorter

Selon Jean-François Mattei, professeur de médecine, ancien ministre de la Santé de Jacques Chirac et actuel président de l’Académie nationale de médecine, entendu par votre correspondant sur France Info le 12 octobre au soir, il ne faut pas allonger le délai de l’IVG de 12 à 14 semaines notamment parce que, entre la 12e et la 14e semaine, l’embryon humain devient un fœtus et les os de ce fœtus se forment, y compris son crâne qu’il faut broyer pour pouvoir l’extraire à la 14e semaine. La méthode d’avortement par aspiration ne fonctionne donc plus à la 14e semaine, expliquait le scientifique sur la radio publique. Outre la position difficile des médecins et des sages-femmes, Mattei a invoqué, pour soutenir l’avis négatif de l’Académie nationale de médecine, le risque accru de complications pour les femmes qui se font avorter. On ne peut que saluer le franc-parler du président de l’Académie nationale de médecine quand il a expliqué comment se passait un avortement à 14 semaines de grossesse, mais l’on ne peut que regretter ses inexactitudes scientifiques pour justifier le délai légal actuel de 12 semaines. Il est en effet communément admis que le stade embryonnaire chez l’homme dure 8 semaines et non pas 12, et c’est donc bien un enfant au stade fœtal – et non plus embryonnaire – de son développement prénatal que l’on assassine à 12 semaines. Quant au squelette, y compris celui de la tête, il est déjà bien présent à 12 semaines. Si la méthode utilisée pour les avortements devient encore plus « gore » à partir de la 13e semaine, c’est parce que le squelette du bébé continue de grandir et de se durcir, et que les engins d’aspiration ne suffisent plus pour le disloquer comme à 12 semaines.

« À 14 semaines, il faut écraser le crâne, c’est un infanticide »

« A 14 semaines, il faut écraser le crâne, c’est un infanticide ! » Ce rappel à la réalité (même si c’est aussi un infanticide quand on peut encore aspirer le crâne avec le reste, comme c’est le cas à 12 semaines) fait par Virginie Mercier, porte-parole de Choisir la vie, sur le plateau de Jean-Marc Morandini sur CNews a suscité une réaction de type point Godwin de l’avocate pénaliste Julia Courvoisier, également présente : « Je m’attendais à entendre ces propos. La dernière fois qu’on a considéré l’IVG comme un crime, c’était sous le régime de Vichy à partir de 1940 […]. C’est extrêmement grave les propos que vous tenez. » Répondons donc aussi par un point Godwin avec un autre rappel historique : en Pologne, un des rares pays européens où l’avortement sur simple demande, ou IVG, est interdit aujourd’hui (depuis 1993), l’avortement avait été légalisé pour la première fois de l’histoire du pays par l’occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Le deuxième régime à avoir à nouveau légalisé et même banalisé l’avortement redevenu illégal en Pologne à la fin de la guerre, c’était un autre régime totalitaire, cousin du premier : le régime communiste imposé par l’occupant soviétique. Maître Courvoisier, c’est extrêmement grave les propos que vous tenez sur l’avortement, c’est du néo-nazisme mâtiné de néo-bolchevisme ! On reconnaît d’ailleurs l’idéologie totalitaire de l’avocate quand elle en vient aux menaces pour faire taire celle qui défend le droit à la vie, qui avait montré une photo de fœtus à 14 semaines et avait décrit le processus d’avortement pour faire connaître la réalité : « Je vous rappelle quand même qu’il y a un délit d’entrave à l’IVG, et les propos que vous avez et les photos que vous avez montrées pourraient clairement entrer dans ce délit ».

La fin de la liberté de conscience ?

C’est l’autre facette de cette proposition de loi concernant l’avortement, adoptée par les députés : la suppression de la clause de conscience permettant aux médecins de refuser de pratiquer un avortement sans pour autant être inquiétés. En effet, selon la loi, « un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse […]. Aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu’il soit, n’est tenu de concourir à une interruption de grossesse. » La suppression de cette liberté de conscience n’est pas sans provoquer des remous, même du côté des défenseurs de l’avortement, et notamment au sein du Conseil national de l’ordre des médecins. Pourtant, cet alinéa de la loi de 1974 fait grincer quelques dents. Et, de fait, ce n’est pas la première fois que les promoteurs de l’avortement s’attaquent à cette disposition, arguant qu’il existe déjà une clause de conscience générale pour les professions médicales et que celle-ci est donc inutile. La sénatrice de l’Oise, Laurence Rossignol, avait déposé une proposition de loi afin de la supprimer en septembre 2018, avançant que sa seule finalité était de « culpabiliser et dissuader les femmes ». Or, les deux clauses ne recouvrent pas les mêmes situations, comme le fait remarquer Bertrand de Rochambeau, interrogé par Atlantico, qui note qu’il y a deux exceptions à la clause de conscience générale : « le cas d’urgence » – et une demande d’avortement en fin de délai légal peut être considérée comme une urgence – et le « devoir d’humanité ». Les médecins pourraient donc se trouver contraints à réaliser des avortements alors qu’ils ne le souhaitent pas. Si cet alinéa semble inacceptable aux passionarias de l’avortement, c’est qu’il rend visible l’opposition d’une partie du corps médical à l’acte d’avorter et met en exergue, en outre, que l’avortement est tout sauf un acte banal.

Dépistage de la trisomie 21 : la réalité du terrain

En dépit de quelques bonnes initiatives – et notamment le joli téléfilm Apprendre à t’aimer – mises en place pour changer le regard de notre société sur les enfants atteints de trisomie 21, sur le terrain médical l’acceptation de ce handicap est loin d’être gagnée. C’est le site Gènéthique qui s’en fait l’écho, rapportant les données diffusées dans le rapport annuel de la Mutuelle d’assurance du corps de santé français, sur le risque médical. On y apprend que le dossier le plus « lourd de l’année » concerne la naissance d’une petite fille atteinte de trisomie 21. Sa mère, âgée de 40 ans lors de sa grossesse, ne s’était pas vu proposer d’amniocentèse par le gynécologue. La famille ayant porté plainte, le gynécologue a été condamné à verser 3,1 millions d’euros à la famille. 3,1 millions d’euros ! Dans ce cas-là, la traque du handicap n’avait pas fonctionné et la famille s’est sentie lésée de n’avoir pas un enfant considéré comme normal. Assurément ce genre de comportement n’encourage pas un regard bienveillant sur la trisomie 21, et pousse les médecins à avoir recours à un dépistage massif par crainte de se retrouver à verser des sommes astronomiques. Aberrant et inhumain. •

Anne Isabeth – 8 octobre 2020

Les Français et l’avortement

Y a-t-il « assez » d’avortements en France ? Apparemment non. C’est du moins la conclusion que l’on pourrait tirer de cette proposition de loi portée par Albane Gaillot, députée du Val-de-Marne et ancienne LREM. Elle propose, en effet, d’allonger le délai légal pour avorter de 12 à 14 semaines, le délai pratiqué actuellement étant trop court, selon elle. Profitant de cette actualité – la loi est passée devant l’Assemblée nationale ce jeudi 8 octobre –, Alliance Vita a commandé un sondage à l’IFOP interrogeant le ressenti des Français par rapport à cette question très épineuse qu’est le recours à l’avortement. Ainsi, 51 % des Français considèrent que la situation actuelle de notre pays en matière d’avortement – dont le nombre n’a jamais été aussi élevé depuis 30 ans – est préoccupante car pour eux « avorter reste un acte que l’on préférerait éviter. ». Mais pour ce faire, encore faut-il que ces femmes enceintes en difficulté aient connaissance des aides auxquelles elles peuvent avoir droit. 84 % des personnes interrogées sont pour que le détail de ces aides aux femmes enceintes et aux jeunes mères soit intégré dans le livret officiel d’information qui est remis aux femmes qui vont consulter pour un avortement. De fait, 73 % pensent que la société devrait faire davantage pour aider les femmes à ne pas recourir à l’avortement – disposition qui est reconnue aujourd’hui comme de l’entrave à l’IVG. Par ailleurs, 92 % des Français estiment qu’un avortement laisse « des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes ». Enfin ils sont 88 % à être favorable à la mise en place d’une étude par les pouvoirs publics afin de se pencher sur les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement. Est-il donc opportun que les députés votent un allongement du délai légal de recours à l’avortement ? Evidemment non. « Il est aujourd’hui irresponsable de prendre des mesures pour faciliter l’IVG sans aucune réflexion, ni données fiables. Il est temps d’engager une politique de prévention de l’avortement » a réagi Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance Vita.

Même si ces chiffres sont une bonne nouvelle, ils restent à prendre avec prudence. On peut faire dire beaucoup de choses à des sondages. La réalité sur le terrain montre que, malheureusement, les Français s’habituent de plus en plus à l’idée et à la réalité de l’avortement. Pas forcément, d’ailleurs, comme un droit à revendiquer coûte que coûte, mais presque comme un devoir à remplir envers la société en ne lui imposant pas d’enfants handicapés par exemple. Une réalité qui fait d’ailleurs dire à Gregor Puppinck – voire l’entretien ci-contre – que notre société, fort malheureusement, est tout à fait prête à accepter l’infanticide, du moins pour les enfants handicapés.

Olivier Bault – 8 octobre 2020

L’intérêt des enfants plus important que l’idéologie
Aux USA, une cour fédérale a interdit au gouverneur démocrate de l’Etat de New York de fermer un centre d’adoption chrétien. L’administration du gouverneur Andrew Cuomo s’efforce d’obtenir la fermeture de New Hope Family Services, un centre d’adoption chrétien qui existe depuis 1965 et qui a à son compte un bon millier d’adoptions. L’organisation chrétienne s’occupe aussi de placement temporaire d’enfants en famille d’accueil et de soutien aux femmes enceintes. Seulement, comme elle met au premier plan l’intérêt des enfants, elle recherche pour eux des familles avec un papa et une maman mariés, ce qui déplaît à l’administration démocrate de l’Etat. Celle-ci considère qu’il y a là discrimination des duos homosexuels. En effet, depuis 2010, la loi de l’Etat de New York reconnaît le droit à l’adoption pour les couples aussi bien non mariés que mariés indépendamment de leur orientation sexuelle et de leur « identité de genre ». New Hope Family Services a engagé une action en justice contre la décision de l’Etat de New York visant à lui faire cesser son activité sur la base de cette loi. Le 5 octobre, le juge fédéral a estimé que l’Etat ne pouvait pas retirer la licence d’agence d’adoption à l’organisation chrétienne tant que ce procès est en cours, d’autant que, selon le juge, les chances de succès de New Hope Family Services sont élevées.

L’avortement eugénique devant le tribunal constitutionnel polonais
En novembre 2019, 119 députés de la Diète polonaise (sur un total de 460) avaient saisi le Tribunal constitutionnel sur la conformité à la constitution d’une clause de la loi sur l’avortement qui autorise ce procédé en cas de « handicap grave et irréversible du fœtus ou de maladie incurable menaçant sa vie ». Une clause qui affecte en premier lieu les enfants touchés par la trisomie qui représentent à eux seuls plus du tiers des enfants éliminés dans les hôpitaux polonais à ce titre. Le 22 octobre prochain, le Tribunal constitutionnel aura donc à décider si cette clause légale n’est pas « contraire à l’article 30 de la Constitution de la République de Pologne par le fait qu’elle légalise les pratiques eugéniques à l’encontre de l’enfant qui n’est pas encore né, lui refusant de ce fait le respect de sa dignité humaine ».

Donald Trump contre les infanticides néonataux
Le 25 septembre, le président américain Donald Trump signait un décret ordonnant au Département de la Santé de s’assurer que les établissements financés avec des fonds fédéraux fournissent systématiquement des soins médicaux aux enfants qui survivent à un avortement. Il arrive en effet, lors d’avortements tardifs, que les enfants sortent vivants du ventre de leur mère et qu’on les laisse ensuite mourir, parfois en les y aidant même. Ce phénomène n’est pas rare non plus en Europe, notamment pour les IMG, ainsi que l’avait montré un dossier préparé par le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) dans le cadre d’une pétition adressée à ce sujet au Conseil de l’Europe en 2015. Ainsi qu’on peut lire dans le texte du décret signé par Trump, « chaque enfant né vivant, quelles que soient les circonstances de sa naissance, a la même dignité et les mêmes droits que toute autre personne et doit bénéficier des mêmes protections de la part de la loi fédérale ».

Affaire Vincent Lambert – La France bientôt au ban de l’ONU ?
Si Vincent Lambert n’est plus, la polémique n’est pas éteinte pour autant, d’autant plus que la manière dont des médecins ont mis fin aux jours de M. Lambert avec le soutien acharné de l’Etat constitue un dangereux précédent pour les personnes lourdement handicapées vivant aujourd’hui en France. Le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU, qui avait demandé à la France de ne pas entreprendre la procédure de privation d’alimentation et d’hydratation ayant conduit à la mort du patient, aura bientôt à rendre sa décision constatant ou non la violation par la France de ses obligations internationales. L’ECLJ intervient dans cette affaire pour démontrer « au Comité que le droit français issu des lois Leonetti et Claeys-Leonetti et la pratique médicale française ont ouvert la porte à l’euthanasie des personnes lourdement handicapées ». A cette occasion, l’ECLJ rappelle, dans ses observations transmises le 6 octobre au Comité de l’ONU, l’article 25 de la Convention des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, ratifiée par la France, qui stipule que « les Etats empêchent tout refus discriminatoire de fournir des soins ou services médicaux ou des aliments ou des liquides en raison d’un handicap ».

Anne Isabeth et Olivier Bault – 30 septembre 2020

Avortement collectif
C’est la dernière idée du Planning familial. Histoire de dire qu’avorter n’est rien, qu’on peut en parler tranquillement autour d’un café sans avoir à se faire des nœuds au cerveau. Le site du magazine Néon – qui se présente comme un média généraliste – s’enthousiasme pour l’initiative dans un article dédié. « Le but : informer, rassurer, et surtout, lever la culpabilité. » Car tout le problème est là : en 2020, après des décennies de lavage des cerveaux, il existe encore des femmes pour qui cet acte non seulement n’est pas anodin mais qui se sentent coupables d’avoir supprimé leur enfant à naître. Le signe, a priori, que leur conscience n’est pas encore complètement anesthésiée par le discours ambiant. Inadmissible, donc. « Parce qu’en entretien individuel, elles demandaient quasi toutes pardon. Comme si elles étaient fautives et avaient fait preuve de légèreté. Les rassembler autour d’une grande table est plus opérant que de leur répondre qu’elles sont 200 000 chaque année à interrompre une grossesse. C’est un moyen de lutter contre cette forme de violence faite aux femmes d’imposer, par la culpabilisation, une grossesse non désirée. » Si la femme culpabilise d’avoir tué son enfant, c’est donc forcément de la faute des autres et de leur regard. A la suite de cette « séance d’information », les femmes qui le souhaitent peuvent aussitôt prendre la première pilule abortive. Aucun temps laissé à la réflexion. Comme s’il fallait les laisser le moins possible se retrouver face à elles-mêmes dans le silence de leur maison et penser à ce qu’elles s’apprêtent à faire : tuer leur enfant, très élégamment appelé « produit de la grossesse » dans l’article.

France Inter pro GPA
France Inter, radio de service public, fait la promotion d’une pratique interdite en France. Dans son émission « Foule Continentale », épisode 68, le 18 septembre dernier, Caroline Gilet raconte, de façon très valorisante, l’itinéraire de deux Françaises, Sandrine et Juliette, qui ont décidé de devenir mères porteuses – appelées simplement « porteuses » dans l’émission – aux Etats-Unis. Pour Juliette, 31 ans qui va donner l’enfant qu’elle porte à sa meilleure amie, la GPA n’est pas autre chose qu’« une forme de baby-sitting de l’extrême pendant 9 mois ». « Ici, s’enthousiasme-t-elle, c’est faire un don de soi. Faire un acte de la générosité extrême. » Et elle continue « pourquoi moi j’ai le droit d’avoir un enfant et pas eux ? ». Droit d’éliminer un enfant non voulu d’un côté, droit d’acquérir un enfant par tous les moyens de l’autre, ou quand l’enfant devient une simple marchandise.

Les mineurs et la contraception
Le décret a été publié au Journal officiel le 27 août dernier et rend la contraception gratuite pour les mineures de moins de 15 ans (elle l’était déjà depuis 2013 pour les adolescentes de 15 à 18 ans). Le but affiché de cette mesure est de faire baisser le taux de recours à l’avortement chez les 12-14 ans. Il serait certainement plus efficace d’apprendre à ces adolescents à se respecter eux-mêmes et les autres en favorisant une réelle éducation affective et sexuelle – dispensée par les parents dont c’est le rôle – qui ne soit pas la liste exhaustive de toutes les positions et perversions sexuelles possibles et imaginables et qui considère la fécondité comme un frein à une sexualité débridée.

La campagne des écolos contre les naissances à Vancouver
« Le plus grand don d’amour que vous puissiez faire à votre enfant est de ne pas en avoir un autre », peut-on lire sur de grandes affiches collées dans les rues de Vancouver, au Canada. A l’origine de cette campagne, l’organisation One Planet, One Child (une planète, un enfant).

Mauvais points pour les écoles refusant l’endoctrinement LGBT
A partir de l’année prochaine en Angleterre, les collèges et lycées qui ne donneront pas d’enseignement sur les duos homosexuels et autres unions avec les autres variantes du spectre LGBTQI se verront attribuer un mauvais point lors des inspections. La meilleure mention qui pourra leur être donnée dans un rapport d’inspection sera « nécessite des améliorations ». Les écoles primaires aussi pourront se voir pénaliser de la sorte en l’absence d’enseignement sur les relations « LGBT+ » quand le directeur de l’école n’aura pas consulté les parents sur sa décision de ne pas diffuser un tel enseignement. Cela concernera aussi les écoles privées, puisque l’enseignement des relations homosexuelles deviendra obligatoire pour tous dès le primaire en Angleterre à partir de septembre 2021. Dans le secondaire, cet enseignement devra s’accompagner d’une éducation sexuelle « inclusive », ce qui veut dire, en novlangue, une éducation sexuelle comprenant les différentes formes de sexualité présentées sur un pied d’égalité. Faut-il y voir un lien avec la campagne « une planète, un enfant » ?

Retour à la nature ou sexualisation des enfants à la télévision danoise ?
La télévision danoise promeut un rapport positif au corps en montrant des adultes nus à des enfants âgés de 11 à 13 ans. L’animateur de cette émission cyclique prétend ainsi combattre les stéréotypes en montrant aux enfants de vrais corps d’adultes plutôt que les corps parfaits exposés sur Facebook ou Instagram. En 2019, l’émission a gagné le prix de la meilleure émission pour enfants d’un festival danois consacré aux productions télévisées. Ses détracteurs y voient cependant une manœuvre de plus dans l’entreprise de sexualisation des enfants qui semble prendre de l’ampleur en Europe depuis la publication en 2010 des « Standards pour l’Education sexuelle en Europe » élaborés par le bureau régional pour l’Europe de l’OMS et le Centre fédéral allemand pour l’éducation à la santé (BZgA). Des standards mis en œuvre dans différents pays d’Europe, recommandés entre autres par le Parlement européen, alors qu’ils prônent, entre autres choses, la promotion de la masturbation dès la maternelle !

L’euthanasie intrinsèquement mauvaise en toute circonstance
La Congrégation pour la Doctrine de la Foi le redit dans la lettre Samaritanus bonus publiée ce mois-ci : du point de vue de la foi catholique, « l’euthanasie est un acte intrinsèquement mauvais dans toute situation et en toute circonstance », et c’est « une grave violation de la loi divine ». Le document dénonce aussi l’ambiguïté des législations récentes de certains pays qui permettent une utilisation abusive, à des fins d’euthanasie, des protocoles médicaux en théorie faits pour éviter l’acharnement thérapeutique. On ne peut s’empêcher, à la lecture de ce passage, de penser à la loi Clayes-Leonetti de 2016 en France. Une loi par laquelle on a clairement voulu légaliser une certaine forme d’euthanasie sans le dire, sans doute avant de passer à l’étape suivante au nom d’une mort plus « digne » que la privation de nourriture et de liquides.

Olivier Bault – 21 septembre 2020

Droits LGBT, avortement… : Bruxelles toujours après la Pologne

De notre correspondant permanent à Varsovie. – Le Parlement européen votait jeudi à Bruxelles sur une résolution contre la Pologne dans le cadre de la procédure de sanction de l’article 7 du Traité sur l’Union européenne lancée en décembre 2017 par la Commission. C’est au Conseil européen (la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des 27), c’est-à-dire aux Etats membres, de se prononcer à une majorité des trois cinquièmes sur « la constatation d’un risque clair de violation grave, par la République de Pologne, de l’Etat de droit ». En l’absence d’une telle majorité, la procédure stagne et cette stagnation déplaît à une majorité d’eurodéputés : 513 d’entre eux ont voté en faveur de la résolution appelant à sanctionner la Pologne, 148 ont voté contre et 33 se sont abstenus.

A de rares exceptions près, ce sont les groupes de l’extrême gauche (GUE/NGL – où siège La France Insoumise – et Verts/ALE, le groupe d’EELV) au centre-droit (PPE – le groupe des LR –, mais sans les Hongrois) en passant par la gauche sociale-démocrate (S&D, où siègent les députés français PS et Génération.s) et le centre libéral (Renew Europe, le groupe des LREM) qui ont voté massivement pour ce rapport, tandis que les conservateurs (CRE, où siège le PiS polonais) et les souverainistes (I&D, où siège le RN français) votaient contre.

La fausse droite française a donc voté comme un seul homme en faveur d’une résolution contenant le rapport du socialiste espagnol López Aguilar dans lequel les questions d’Etat de droit ont été reléguées au second plan, comme l’a très bien montré le « débat » sur ce rapport qui s’était tenu trois jours plus tôt en session plénière (voir « Nouveau “débat” au Parlement européen contre la Pologne » dans Présent du 16 septembre), au profit des questions sociétales comme les droits et privilèges LGBT et l’accès à l’avortement. Des questions sociétales dont l’UE n’a pas normalement à se mêler si l’on s’en tenait aux traités signés et ratifiés par les 27, mais quand les institutions européennes parlent de respect de l’Etat de droit dans des pays comme la Pologne et la Hongrie, elle est la première à s’asseoir sur ce beau principe. Car la résolution votée jeudi par le Parlement européen appelle non seulement le Conseil et la Commission à sanctionner la Pologne pour son refus de se soumettre à l’idéologie LGBT et de laisser endoctriner et sexualiser les enfants à l’école et pour son refus de libéraliser l’avortement, elle exige aussi la création de nouveaux instruments permettant de sanctionner les pays politiquement non conformes en contournant les traités. Et le pire, c’est que même des députés LR comme Nadine Morano et François-Xavier Bellamy ont voté pour, même si ce dernier se défend en mettant en avant ses votes négatifs sur les parties idéologiques du rapport. Il n’empêche que, pour le vote final, Bellamy le « conservateur » a lui aussi voté pour l’ensemble de cette résolution ultra-libertaire, eurofédéraliste et antidémocratique.

Réaction du ministre de la Justice polonais, Zbigniew Ziobro, au vote du Parlement européen concernant son pays : « C’est une tentative de remise en cause de la démocratie. N’étant pas d’accord avec les décisions démocratiques de la société polonaise, l’UE sort l’artillerie lourde et conduit une guerre d’usure contre la Pologne, en agitant toute une série de reproches déplacés et absurdes ».