Quand Dieu est outragé, l’amour doit réparer !

Éric Bertinat – La récente affaire du spectacle blasphématoire Stabat Mater, donné dans la salle de la Cité Bleue à Genève peu avant la Grande Semaine, appelle clergé et fidèles à poser un acte de réparation, car le blasphème offense Dieu.

Il est une injure faite à la Majesté divine, un rejet de son Nom, de sa sainteté, de sa vérité. Le blasphème blesse l’honneur dû à Dieu, comme une insulte atteint l’honneur d’une personne. C’est un péché grave contre la foi, et parfois — selon saint Thomas d’Aquin — contre l’Esprit Saint, s’il est proféré avec obstination.
Lorsque Dieu est insulté, c’est l’harmonie de la justice et du respect envers Celui qui est la source de tout bien et de tout amour qui se trouve rompue. Mais un cœur aimant ne peut rester indifférent. Il cherche à consoler, à réparer, à rétablir l’équilibre spirituel. L’amour véritable ne supporte pas de voir l’Aimé méprisé sans réagir.
C’est pourquoi les saints, tels sainte Thérèse de Lisieux ou le saint Curé d’Ars, récitaient des prières de réparation : pour aimer là où d’autres avaient méprisé, pour offrir à Dieu leur amour en compensation des outrages.

Le blasphème selon les catéchismes de l’Église
Le Catéchisme romain (ou Catéchisme du Concile de Trente, 1566) définit le blasphème comme : Une parole de haine, de reproche ou d’injure proférée contre Dieu ou contre ses saints.
Il le décrit comme un crime très grave — parfois même plus grave que l’homicide — parce qu’il constitue un outrage direct contre la Majesté divine. Ce catéchisme insiste également sur l’importance d’éduquer les fidèles à fuir le blasphème, et recommande aux prêtres d’en parler avec fermeté.
Le Catéchisme de saint Pie X (1905), plus succinct mais tout aussi clair, qualifie le blasphème de péché toujours grave s’il est commis en pleine conscience. Il y inclut les offenses contre la Vierge Marie, les saints et les choses sacrées, élargissant ainsi la portée du deuxième commandement.
Quant au Catéchisme de l’Église catholique (1992), issu du Concile Vatican II, il enseigne que le blasphème demeure intrinsèquement un péché grave. Il va plus loin encore en évoquant le blasphème implicite, qui peut s’exprimer par des actes, des omissions, ou encore par le mépris du sacré ou de la vérité.
Dans la tradition catholique, il existe également une forme de blasphème contre la Vierge Marie. Il ne s’agit pas du péché contre l’Esprit Saint au sens strict — celui que Jésus désigne comme impardonnable — mais d’un blasphème au sens large, car il offense une personne sacrée, étroitement unie à Dieu.

Respect humain ou réparation et fidélité à Dieu ?
À l’exemple du saint Curé d’Ars, qui exhortait les fidèles à fuir le blasphème, nous sommes appelés à honorer le nom de Dieu et à donner l’exemple, surtout aux jeunes générations : – Vous avez honte, mon ami, de servir le bon Dieu, par crainte d’être méprisé ? Mais regardez donc Celui qui est mort sur cette croix. Demandez-lui s’il a eu honte d’être méprisé, et de mourir de la manière la plus honteuse sur cette croix infâme.
Il faut dénoncer ce respect humain — cette peur du regard des autres — qui pousse certains à blasphémer ou à renier leur foi pour éviter le ridicule ou la persécution. Ceux qui blasphèment pour se moquer de la religion commettent une offense grave, non seulement contre Dieu, mais aussi contre la foi de millions de croyants. Leur moquerie révèle souvent un cœur fermé, blessé ou en révolte. Derrière le rire amer, il y a parfois une profonde blessure spirituelle. —

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Newsletter N° 255 – 16 avril 2025 | Source : Perspective catholique

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