Eric Bertinat – Sur un peu plus de 5,5 millions de citoyens suisses, trouver 100’000 signataires n’est pas impossible. Et pourtant, ces fameuses signatures ne tombent pas toutes seules dans sur le bureau de bureau du Chancelier de la Confédération. L’association mamma.ch en a fait l’amère constat : il lui a manqué très exactement 948 signatures pour atteindre les 100’000 signatures. Alors que 2321 paraphes sont arrivées, en courrier B, le lendemain…

En cause, plusieurs communes qui ne se sont pas souciées de faire leur travail correctement. La date du dépôt était fixée au 21 juin. Avec un souci malvenu de limiter ces dépenses, les signatures furent vérifiées puis expédiées en courrier B. Un petit coup d’œil aux budgets de celles-ci devraient sans doute nous agacer encore un peu plus.

A cela, vous ajoutez 1’800 signatures qu’une trieuse de La Poste à réduit en miette. Assurément, la chance, voire la Providence, n’était pas avec nous.

Dans son dernier bulletin, mamma.ch donne plusieurs raisons qui ont conduit à cet échec. Parmi celles-ci, un début de récolte de signatures affecté la crise sanitaire du coronavirus. Ou encore le choix de la date du lancement des deux initiatives, le 21 décembre 2021, ce qui a pénalisé les récoltes en plain air avec deux périodes hivernales.

Ces raisons sont toutes pertinentes mais esquivent l’une des raisons principales qui a vite apparue problématique au groupe genevois qui a récolté, à lui seul, 2’359 signatures : les deux initiatives sont restées quasi-confidentielles et personne n’a été à même d’incarner cette campagne. L’extrême confidentialité de la campagne a sans doute épargné de nombreux débats mais a aussi compliqué la visibilité, voire la justesse des initiatives. Au lendemain de ce loupé, à peine avons-nous lu dans la presse romande que l’une des initiantes, la conseillère nationale Yvette Estermann (UDC/LU), a confirmé à Keystone-ATS cette information. Quant aux responsables de mamma.ch, ils se sont inscrits aux abonnés absents.

mamma.ch constate qu’Il manquait si peu ! Faut-il s’en tenir là ou non ? 

Et demande à ses membres leur avis et leurs conseils ? Perspective catholique se pose également cette question : faut-il remettre sur le métier l’initiative «La nuit porte conseil» ? Notons, entre autres, que relancer ce texte donnerait au public un signal clair : les défenseurs de la vie n’abandonnent jamais.

Nous nous donnons le temps d’une saison avant d’y répondre. Rendez-vous pour la rentrée d’automne.

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Newsletter N° 143 – 27 juillet 2023 | Source : Perspective catholique