Eric Bertinat – Samedi 3 septembre, près du monastère de Notre-Dame-de-la-Pierre, à Mariastein, l’association Mamma, principal acteur suisse pro-vie, a tenu son troisième symposium pour la vie.
Dans la matinée, sous la présidence de Dominik Müggler (qui sera à Genève le 15 septembre à l’invitation de Perspective catholique, voir annonce ci-dessus), Mamma a tenu son assemblée générale statutaire. Nouveau site internet, augmentation du nombre des membres, tirage de 30’000 exemplaires du journal de l’association, lancement des deux initiatives pour diminuer le nombre d’avortements en Suisse (1), sont les principaux faits depuis la dernière assemblée générale tenue en 2019 et empêchée depuis par la crise sanitaire. L’occasion aussi d’évoquer la constellation d’associations qui gravitent autour de Mamma. On connaît l’Aide suisse pour la mère et l’enfant (et ses boîtes à bébés) ou encore l’Initiative de protection qui se bat contre la sexualisation malsaine à l’école primaire. On connaît moins Hope21 qui aide les familles ayant un enfant trisomique. Et d’autres encore. Un travail qui se passe souvent dans la discretion, pas toujours facile à saisir pour le grand public, liant promotion de la vie et foi chrétienne.
En début d’après-midi, un chapelet pour les catholiques et une rencontre de prière pour les protestants ont été organisé. Côté catholique, à noter la bénédiction finale du père abbé de l’abbaye bénédictine de Mariastein, Peter von Sury.
Abby Johnson en «vedette américaine»
Le symposium, réunissant 200 personnes, pouvait commencer. Trois conférenciers étaient au programme, dont la « star » fut incontestablement Abby Johnson, texane et l’une des porte-paroles des milieux américains pro-vie. Un parcours personnel qui a de quoi nous surprendre. Avant de lutter contre l’avortement, Mme Johnson a travaillé huit ans pour l’une des principales cliniques spécialisées dans l’avortement, Planned Parenthood. Durant toutes ces années, elle fut porte-parole puis directrice et conseillère pour ses clientes souhaitant avorter. 22’000 avortements furent pratiqués durant cette période dans cette clinique sur des enfants dont certains avaient 24 semaines. Son témoignage est d’une dureté inhabituelle pour notre sensibilité helvétique, d’autant plus lorsqu’elle avoue sans détour avoir avorté deux fois.
Mais pour cette citoyenne des USA, son parcours a valeur de combat. Un jour, elle prend conscience de l’horreur de l’avortement en observant un bébé bouger sur l’écran de l’échographie juste avant son avortement par aspiration. Elle réalise alors que la vie humaine existe dans l’utérus et que l’avortement tue cette vie.
Abby Johnson, issue d’une famille protestante, se remet en question, se converti au catholicisme et devient une ardente militante du combat pro-vie. Elle se marie et devient mère de sept enfants. Elle dénonce publiquement l’industrie de l’avortement qui pousse les femmes à avorter, les assurant qu’elles ont besoin de l’avortement pour réussir dans la vie. Sa participation au film Unplanned (Non planifié en français), film américain sorti en 2019, raconte son histoire. Son témoignage a décidé plus de 500 employés de cliniques d’avortement à suivre son exemple.
Son témoignage, parfois crû, d’un extrême franchise sur son parcours au sein de Planned Parenthood, l’a conduit à lancer un appel aussi clair que précis qu’il convient d’entendre : Aux USA, nous dit-elle, on parle sans pudeur de l’avortement. En Suisse aussi les femmes qui avortent et qui très souvent le regrettent doivent pouvoir en parler. Il n’y a pas de honte à en parler. Et de conclure : Cette liberté est fondamentale et les femmes doivent savoir qu’il y a d’autres options que l’avortement : aucune femme ne doit être l’ennemie de son enfant !
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(1) L’une s’intitule «La nuit porte conseil – Pour un temps de réflexion avant tout avortement» et l’autre «Sauvez les bébés viables ! – Pour la protection des bébés viables hors de l’utérus».
Voir : https://initiative-sauver-les-bebes-viables.ch/
Voir : https://initiative-la-nuit-porte-conseil.ch/
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Newsletter N° 86 – 5 septembre 2022 | Source : Perspective catholique