Eric Bertinat – Je reviens sur mon précédent texte (24 décembre). J’y ai cité l’absence de réponse du Conseil d’État valaisan à la pétition de Perspective catholique intitulée L’État doit assurer les célébrations religieuses de Noël ! C’était une erreur de ma part. Je l’ai bien reçue, juste avec Noël. Vous en trouverez copie, ainsi que les réponses des responsables des cantons de Genève et Vaud, dans la rubrique « Dossiers : Mariage pour tous » sur notre site (cliquez ici!). Ces réponses ont plusieurs points en commun qu’il convient de relever.
Celui de ne pas évoquer la modification du Conseil fédéral du 9 décembre dernier qui, dans l’ordonnance COVID-19 garanti l’exercice des droits politiques et la liberté de conscience et de croyance. C’est une modification d’importance pour autant qu’elle soit acceptée par les responsables politiques, tous les responsables politiques. Telle n’est pas le cas pour ces trois magistrats cantonaux, l’urgence sanitaire suppléé les droits fondamentaux, dont celui de la liberté de conscience et de croyance (Art. 15 de la Constitution fédérale). Ils vivent comme si Dieu n’existait pas. A peine supportent-ils la présence d’un conglomérat de religions, bien évidemment toutes égales ou qui devraient l’être. Ils ne leurs accordent aucune importance dans la période de pandémie que nous traversons. De l’autre coté de l’Atlantique, le président Donald Trump, honni par toute la classe politico-médiatique suisse, a adressé à tous ses compatriotes une Proclamation du 850e anniversaire du martyre de saint Thomas Becket (voir le brillant commentaire et la traduction de Jeanne Smits : cliquez ici!). Il rappelle avec force que Tant que l’Amérique sera debout, nous défendrons toujours la liberté religieuse. Nous constatons, au lendemain de Noël, que nous ne pouvons pas en attendre autant des magistrats cantonaux. Loin s’en faut.
On ne pratique pas un sport devant la télé !
A noter que Christophe Darbellay cite tout de même l’Église catholique en fin de sa lettre. Il écrit : (…) Pour saluer l’esprit novateur dont a fait preuve l’église catholique (avec un petit «e»), notamment en recourant aux technologies de l’information, voire à d’autres solutions, pour garantir la diffusion du culte (pas la messe!) et le soutien spirituel à ses membres. Cette remarque a de quoi surprendre. Elle manifeste à la fois une connaissance suffisance de la transcendance divine tout en ringardisant la messe (le culte) en une simple manifestation. Elle évacue de fait que la messe est essentielle à la foi du catholique. Le magistrat valaisan ignore-t-il ce que signifie la présence réelle dans l’eucharistique ? Si donc, pour aider les fidèles à sanctifier le jour du Seigneur, la messe retransmise en vidéo est un palliatif, elle doit nous donner faim de la vraie communion à la présence réelle du Christ Sauveur et à sa rencontre personnelle. Nous ne pouvons pas vivre sans la messe et la messe est présence de Dieu qui se donne à nous. Christophe Darbellay ne peut l’ignorer dans un canton historiquement catholique.
Les réponses des magistrats genevois, vaudois et valaisans révèlent plus que l’affaissement de la pratique religieuse en Suisse romande, elles révèlent avec cruauté sa disparition totale du débat politique. Le laïcisme est donc bel et bien une politique qui consiste à effacer tout caractère religieux aux institutions. A vivre comme si Dieu n’existait pas.
2021 s’annonce comme une année de résistance à toutes les utopies que véhicule la grande majorité du microcosme politique. Celle-ci n’a pas encore gagné, nous n’avons pas encore perdu ! N’avons-nous pas lu, lors de la messe de Noël de minuit (le cœur de notre pétition) dans l’introït : Pourquoi les Nations sont-elles en tumulte, et les peuples méditent-ils de vains complots ? Et de réciter le Gloire au Père.
Bonne année 2021 à vous et à tous ceux que vous aimez !
___________________________________________________________________________________
Lettre d’information N° 36 – 30 décembre 2020 | Source : Perspective catholique