Vincent PellegriniLe Nouvelliste du 11 mars 2023 – Le grand Cicéron proclamait l’existence d’une loi naturelle universelle qui s’impose à tous les hommes et à toutes les sociétés. En 52 avant Jésus-Christ, ce même Cicéron – celui-là même qui s’écria «O tempora! O mores!» et que les siècles ont proclamé Père de la vertu politique – lançait en effet dans le traité «De legibus» qui est fondateur de notre ordre juridique occidental: «Donc, la loi est la distinction des choses justes et injustes, exprimées conformément à la nature ancienne et primordiale du monde, sur laquelle se règlent les lois des hommes qui frappent les méchants et prennent la défense et la protection des gens de bien. (…) Il en résulte qu’il n’y a absolument plus de justice si celle-ci n’est pas fondée sur la nature.»

Jean Paul II disait lui-même que nombre de problèmes de notre société ne sont pas spécifiquement religieux mais résultent de fausses visions anthropologiques. Le regretté Benoît XVI n’a cessé lui aussi de défendre l’existence d’une loi morale naturelle objective et s’imposant à tous les hommes, même à ceux n’ayant pas de croyances religieuses. Il déclarait: «La société civile et séculière d’aujourd’hui se trouve dans une situation d’égarement et de confusion: on a perdu l’évidence originelle des fondements de l’Etre humain et de son action éthique, et la doctrine de la loi morale naturelle s’oppose aux autres conceptions qui en sont la négation directe. » Il appelait ainsi à «une pleine prise de conscience de la valeur incontournable de la loi morale naturelle».

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Newsletter N° 123 – 12 mars 2023 | Source : Perspective catholique