Eric Bertinat – Dans son ouvrage «Christus Vincit – Le triomphe du Christ sur les ténèbres de notre temps», Mgr Athanasius Schneider (qui nous honorera de sa présence le 14 juin prochain à Genève) se livre à une courageuse analyse de notre époque. En voici un passage : «Dans l’Eglise, nous devons être des témoins face à cette nouvelle société païenne, à ce nouvel athéisme. Nous devons apporter la lumière et un témoignage clair. Malheureusement, la crise au sein de l’Eglise a l’effet inverse. Au lieu d’être un témoin de la vérité, l’Eglise est infectée par l’esprit anthropocentrique, l’idéologie du genre et la légitimité de l’homosexualité» (page 76). Paru en 2020 aux édition Contretemps, ce texte est écrit pour nous qui traversons ce temps. Et ce qui s’est passé samedi 29 avril en la basilique de Notre-Dame de Genève ne peut que donner raison à l’évêque auxiliaire de l’archidiocèse d’Astana au Kazakhstan.

Sur le site de l’Eglise catholique romaine (1), à la page «Eglise et homosexualité» nous découvrons l’organisation d’une rencontre intitulée Wolke of faith «pour les personnes concernées par l’homosexualité et de tradition catholique organisée par la Pastorale des jeunes du canton de Vaud et la Pastorale des couples et des familles à Genève. Tous sont les bienvenus!». Et de préciser que «Jean-Michel Dunand, fondateur de Communion Béthanie et très engagé dans la conciliation entre foi catholique et identité de genre, sera présent. Son livre «Libre ! de la honte à la lumière» (Plon 2022) retrace son combat entre son appartenance catholique et homosexualité». Au programme : accueil puis messe à la Basilique Notre-Dame puis les personnes présentes seront «invité·e·x·s à un chemin de foi à travers la ville» avec échanges, réflexion, concert, apéritif et soirée (avec picnic) à l’Antenne LBGT.

De nombreux catholiques ont été heurté par l’aide apportée par l’Eglise catholique à la propagande homosexuelle ainsi que par la célébration d’une messe à cette occasion. Quelle est la valeur de la messe pour ce clergé qui adopte tous les codes LGBT ? «La liturgie est faite pour Dieu, et non pour nous-mêmes» écrivait le cardinal Ratzinger en 2004. Dans le Canon romain, l’Eglise désigne l’offrande du sacrifice eucharistique comme l’oblation de notre obéissance. A qui donc obéit ce clergé?

Une lettre a rapidement circulé signée par de nombreux catholiques pour manifester leur mécontentement (cliquez ici !) et adressée aux responsables de l’Eglise catholique à Genève. Nous reproduisons la réponse de M. l’abbé Pascal Déthieux, recteur de la basilique Notre-Dame de Genève, mais aussi curé-modérateur de l’unité paroissiale Mt-Blanc-Basilique : «J’ai bien reçu votre lettre, et je l’ai lue avec intérêt. N’étant pas impliqué dans l’organisation de cet événement, je ne suis pas sûr que je sois la bonne personne pour répondre aux quatre points mentionnés (l’abbé évoque la lettre citée plus haut). En conformité avec le Catéchisme de l’Eglise catholique n° 2358, qui nous demande d’accueillir avec respect, compassion et délicatesse les personnes homosexuelles, il me semble important que ces personnes soient accueillie en Eglise, et c’est pour cela que je n’ai pas refusé que cette marche commence à la basilique. Mais je peux comprendre que certains soient heurtés qu’une messe soit célébrée à cette occasion».

A noter que 20 personnes se sont rendues sur place pour prier le chapelet, ce qui a suffit pour que la messe soit déplacée dans la crypte. N’ayant encore rien vu dans la presse, cet événement ne semble pas avoir enthousiasmé les milieux homosexuels.

(1) https://pastorale-familles-geneve.ch/homosexualite/

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Newsletter N° 126 – 30 avril 2023 | Source : Perspective catholique