Edito – Les peurs de l’homme moderne

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Eric Bertinat – Ce corona-virus est extraordinairement révélateur des peurs de l’homme moderne, libéré du joug pesant et archaïque de la religion. Mais pas de la pesanteur de ses tripes : l’homme moderne se montre craintif et si il ne croit plus en la sainte Trinité, voilà qu’il voue un culte quasi divin à la trinité du masque, du test et du vaccin. Ainsi soit-il.

Le blog de Jean-Dominique Michel, anthropologue, auteur prolifique et conférencier apprécié fait un tabac sur les réseaux sociaux. Il contredit avec intelligence le discours gouvernemental qu’il juge mensonger et contribuant à maintenir la peur dans nos villes. Le discours de Jean-Dominique Michel est subversif, à contre-courant de la doxa officielle. Il suscite des réactions d’une violence incroyable. Une majorité de Suisses et, sauf erreur de ma part, la plupart des médias rejettent tout débat sur ce rassurant confinement.

Pourquoi les Suisses rejettent-ils si violemment ce débat ? Voilà qu’un scientifique nous demande de ne pas craindre ce virus. D’en observer calmement les risques, de les quantifier, d’en tirer des conclusions et de jeter aux orties le blocus gouvernemental pour nos concitoyens en âge de travailler. Il nous demande de faire attention mais pas de nous terrer. Terrer, terreur. Elle est bien là la peur, elle est dans la population qui s’est adaptée sans histoire au confinement obligé, au télétravail, aux vidéos-conférences et même à la messe dominicale sur leur écran plat. Deux mètres, un masque, plus d’embrassades, plus de poignée de mains. Voilà comment Big Brother vous soigne, en entretenant la trouille. Et vous avez l’air d’aimer cela.

Une peur sur mesure, irrépressible, commandée, de circonstance, qui aurait sans doute bien fait rire nos aïeux. Eux qui savaient « qu’il faut bien mourir un jour », avaient l’intelligence de s’entourer des sacrements de l’Eglise dès le baptême, de demander pardon à Dieu, de mourir dans la paix du Seigneur. Il est vrai qu’ils connaissaient leur catéchisme. « Si tu avais bonne conscience, tu craindrais peu la mort » (L’imitation de Jésus-Christ).


Lettre d’information N° 16 – 18 mai 2020 | Source : Perspective catholique


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Eric Bertinat
Éric Bertinat est une figure active du catholicisme traditionaliste et de la politique genevoise. En 1988, il cofonde la revue Controverses, influente dans les milieux catholiques traditionalistes francophones. Il fonde également en 2010 l’association Perspective catholique, engagée sur des questions sociétales en lien avec la doctrine chrétienne. Journaliste et collaborateur régulier de plusieurs publications (Le Vigilant, Présent, Una Voce Helvetica, etc.), il entame aussi une longue carrière politique. Élu député au Grand Conseil de Genève en 1985 sous la bannière de Vigilance, il y revient en 2005 et occupe plusieurs postes clés jusqu'en 2013. Il est également membre du Conseil municipal de Genève dès 2011, y occupant diverses présidences de commissions jusqu'en 2021.Il en est élu président le 5 juin 2018 pour 2018-2019.

1 COMMENTAIRE

  1. Bien dit ! Les dieux actuels sont l’argent, la santé, … Et il y en a plusieurs autres. Et le Créateur alors ?

Répondre à Ruffieux Sylvie Annuler la réponse

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