Eric Bertinat – La bonne presse, celle qui croit détenir l’opinion publique, celle qui la forme, l’oblige et surtout la vérouille, n’a pu cacher sa joie aux célébrations des premiers mariages homosexuels. Titres et surtout photos n’ont épargné personne, pas même le tiers forcément obscur de l’électorat qui a osé refuser cette grande avancée du XXIe siècle. Que de la joie, du bonheur et toute sorte de bonnes choses que l’on souhaite aux couples qui s’aiment. Ah, l’amour aux couleurs arc-en-ciel…

Dans ce paysage coloré et idyllique, l’hebdomadaire Genève home information (GHI), journal gratuit, nous livre un article intitulé «Les gays se passent la bague au doigt» (1er juillet 2022). Il est signé par Marie Prieur, rédactrice en chef par ailleurs. Nous lisons dès les premières lignes qu’à « partir du 1er juillet, les couples homosexuels peuvent se marier. 21 célébrations sont déjà agendées dans les trois prochains mois. Parmi eux, Marc et Jesus (souligné par moi)». Ce qui m’a fait réagir.

Pourquoi justement ce couple-là ?
Pourquoi choisir ce couple et non pas l’un ou l’autre parmi les 21 couples annoncés  ? Pourquoi choisir Jesus, homosexuel, qui se marie avec son copain Marc, deux prénoms qui forcément parlent aux catholiques, qui est adoré pour l’un, vénéré pour l’autre ? Provocation, manque de respect pour la religion catholique, ai-je demandé ? Même si le clergé s’est fait bien silencieux, même si certains clercs sont d’ardents défenseurs de la cause homosexuelle, en contradiction totale avec l’enseignement de l’Église, le mariage homosexuel n’est pas acceptable. Il n’est pas seulement inacceptable pour des raisons religieuses, il l’est simplement parce qu’il est en contradiction avec le droit naturel, avec la nature elle-même.

La belle affaire !
Marie Pasteur me répond que «Rien d’autre que la volonté de rendre compte d’un changement sociétal accepté par 64,1% de la population. De plus, je n’ai pas choisi le prénom des témoins. C’est ainsi qu’ils s’appellent». Je prends bonne note de la réponse de la rédactrice en chef du GHI, ce n’est ni de la provocation, ni un manque de respect. Mais depuis quand la presse s’inquiète-t-elle de rendre compte sans tenir compte des sensibilités religieuses ou communautaristes ? Et à ce petit jeu, force est de constater que nous ne sommes pas tous égaux.

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Newsletter N° 80 – 4 juillet 2022 | Source : Perspective catholique