
Éric Bertinat – Donald Trump est vraiment une figure politique à part dans ce début de siècle. Sa campagne, son élection, son discours d’investiture et ses premières décisions ont choqué les politiciens occidentaux par leur radicalité, leur fermeté et leurs déterminisme. Quel regard un catholique peut-il porter sur ce début de présidence, en laissant de côté les relations internationales et les choix commerciaux ?
Que demandons-nous à notre système politique et à ceux qui nous gouvernent? écrivait Christian Bless dans Perspective catholique (N° 243 – 13 novembre 2024). Et de répondre: Le respect des missions essentielles de l’État et de l’ordre naturel des choses. (…) Rendre aux familles leur pouvoir et leur rôle unique dans l’éducation de leurs enfants. C’est exactement ce qu’a fait Donald Trump dans les premiers jours de sa présidence (décrets et premiers discours exécutifs) : respecter l’ordre naturel, un principe complètement absent de la politique «laïque et égalitaire» pratiquée par la classe dirigeante depuis des décennies.
Fini la propagande wokiste
La démocratie libérale américaine, avec Clinton, Obama et Biden à sa tête, a mis en place un système englobant et contrôlant les institutions gouvernementales, les agences de sécurité, les médias, les réseaux sociaux, les universités, ainsi que des organisations internationales comme l’Union européenne. Ce système visait non seulement à avoir le dessus matériellement mais aussi à imposer une idéologie nihiliste et individualiste représentée par le wokisme. Voici quelques décrets notables signés par Trump :
- Reconnaissance officielle de deux genres biologiques : Limitation des politiques de diversité et inclusion, reconnaissance uniquement des genres masculin et féminin.
- Fin des programmes de diversité, équité et inclusion dans les agences gouvernementales : Suppression des initiatives visant à promouvoir la diversité au sein des institutions fédérales.
- Suppression des normes fédérales sur les toilettes transgenres : Rétablissement des lois définissant les toilettes par le sexe biologique.
- Fin des subventions aux entreprises soutenant des causes progressistes : Réduction des crédits fiscaux pour les initiatives liées au climat et à l’inclusion.
Lors de la crise Covid-19, la majorité des autorités occidentales ont permis l’instauration d’un contrôle sanitaire strict, la propagation de fausses informations et la censure des opinions dissidentes. Le président Trump ne l’a pas oublié en signant le décret intitulé : - Restriction des activités des ONG internationales : Réduction des financements pour les organisations promouvant des idéaux progressistes à l’étranger.
- Retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : Coup d’arrêt à la collaboration avec l’OMS.
Le frein à l’avortement
Le 20 janvier, parmi les 78 nouveaux décrets signés, on trouve la suspension des financements pour le planning familial et la suppression des subventions pour les services liés à l’avortement. Le président américain a annulé deux décrets de son prédécesseur Joe Biden datant de 2022, qui avaient été pris après que la Cour suprême des États-Unis a levé la protection fédérale du droit à l’avortement. Ces décrets visaient à garantir certains accès aux soins de santé reproductive pour les femmes. Le 24 janvier, Donald Trump a complété ses mesures contre l’avortement et a envoyé un message de soutien aux milliers de manifestants anti-avortement qui ont défilé ce jour-là à Washington.
Son secrétaire d’État a également ordonné d’arrêter toutes les subventions publiques américaines liées à l’avortement à l’étranger et a décidé de signer une déclaration internationale (suite) contre le droit à l’avortement lancée lors du premier mandat (2017) de Donald Trump.
Ainsi que le note Le Figaro : «Ces décisions de la nouvelle administration républicaine interviennent le jour de la 52e édition de la Marche pour la vie, défilé annuel du mouvement anti-avortement aux États-Unis qu’a soutenu vendredi le nouveau président par un message vidéo».
Soutenir les écoles privées et respecter le christianisme
- Reconnaissance des institutions chrétiennes dans les financements fédéraux : Priorité aux écoles
- confessionnelles pour les subventions éducatives.
- Promotion des écoles à charte : Augmentation des fonds pour les établissements indépendants.
- Promotion de la célébration de Noël dans les écoles : Obligation pour les établissements publics de
- reconnaître et promouvoir les traditions chrétiennes.
- Rétablissement des droits religieux dans les entreprises : Autorisation pour les entreprises de refuser
- certains services pour des raisons de croyances religieuses.
Après ces années éprouvantes où le droit naturel et les enseignements de l’Église sur la vie, la famille et la responsabilité citoyenne ont été bafoué, nous pouvons espérer que ce virage politique, soutenu par de nombreux milieux chrétiens et organisations conservatrices, traversera l’Atlantique. Même si nous savons que Donald Trump n’est pas le «meilleur choix possible», il est néanmoins le seul aujourd’hui à avoir la volonté, la force et les ressources nécessaires pour se dresser contre l’ennemi qui nous menace, un ennemi qui n’est pas seulement humain mais aussi influencé par des forces surnaturelles.
C’est pourquoi l’on doit voir son élection comme une vraie opportunité à saisir. L’affaiblissement du mondialisme, le regain de confiance en nos nations et la recherche d’une liberté fondée sur la vérité sont des signes encourageants. Ce retour possible de Dieu dans la sphère publique est un espoir pour l’avenir, sans pour autant nous départir de notre prudence. —
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Newsletter N° 249 – 29 janvier 2025 | Source : Perspective catholique