Eric Bertinat – Les catholiques conservateurs ont suivi sans grand intérêt les joutes politiques précédant les élections nationales de ce week-end. Certes, le magnifique automne que nous avons connu nous menait plutôt à la campagne ou à la montagne qu’aux stands et autres rendez-vous qu’organisaient les partis.

Et puis surtout, la grande majorité des partis ne nous ont guère offert de débats sur les enjeux sociétaux. Pas plus qu’il n’y a eu de véritables débats de fond sur les grands thèmes politiques du moment. Les partis ont déroulé leur programme en s’appuyant sur leurs sujets de prédilection, sans trop empiéter sur les plates-bandes de leurs adversaires. L’idéologie libérale étant élevée au rang de dogme public, il n’y a donc plus grand chose à discuter. Il reste à Genève la question de l’assistance au suicide. Le récent dépôt d’un référendum réglera la question, pas de gros débat en vue a déjà fait savoir le Centre (ex-PDC).

Pour un catholique, l’État ne doit pas (ré)inventer la société, ce qu’il fait au fil des modes, la dernière en date étant le wokisme. Il doit la «gérer» en appliquant les principes de la loi naturelle et du droit public de l’Église, tels que ceux donnés par Dieu aux sociétés humaines, soit une constitution conforme à leurs fins naturelles et surnaturelles. A la lecture des programmes et grandes promesses électorales des partis en compétition (à l’exception du programme UDC dans lequel l’on trouve encore trace de bon sens et de respect de l’ordre naturel), les catholiques ne peuvent que constater le fossé qui s’est creusé entre une société pétrie par les principes chrétiens et celle emprisonnée par l’idéologie libérale et sa vision globale de l’homme dans l’univers.

Ce qui ne doit pas nous conduire à nous désintéresser de la politique, de son actualité, de ses élus. Ces élections nationales ont été marquée par une large victoire de l’UDC et une défaite annoncée des Verts qui se voyaient déjà au Conseil fédéral. Nous retiendrons que les premiers ont violemment combattus les dérives débilitantes du wokisme alors que les seconds tentaient de les imposer dans tous les parlements cantonaux comme communaux, dans l’administration et les grandes entreprises, dans l’enseignement, dans les mœurs de notre société.

Que reste-t-il de cette campagne électorale ? L’immigration et l’asile, thèmes fétiches de l’UDC ? Dans son communiqué de presse au soir des élections , le premier parti de Suisse (depuis 1999!) estime que le mandat reçu des électeurs est clair : «Les Suisses en ont assez de la politique migratoire et de l’asile néfaste de la gauche rose-verte». A voir, l’UDC reste malgré tout minoritaire au Parlement et sur ces thèmes précisément ne rencontre pas l’appui du camp bourgeois, plus particulièrement celui du patronat. Nous n’avons pas oublié le traitement donné à ses deux initiatives demandant de maîtriser l’immigration.

Terminons par une note positive. Dans la tourmente des événements planétaires du moment, le pouvoir pour ces quatre prochaines années sera majoritairement à droite. Qui plus est la victoire de l’UDC obligera – nous l’espérons! –  nos autorités fédérales a mener une politique privilégiant les besoins de la population, aussi bien en termes de liberté que de sécurité, y compris énergétique et alimentaire.

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Newsletter N° 159 – 23 octobre 2023 | Source : Perspective catholique