Eric Bertinat – Comme une réponse – qui n’en est pas une ! – au discours du 1er août du président UDC Marco Chiesa appelant à lutter contre les villes de gauche qui mènent une politique qui défend les parasites, le conseiller d’État genevois Thierry Apothéloz annonce une révision de la loi cantonale sur l’intégration des étrangers. Le jargon socialiste reste de mise : bien vivre ensemble et garantir la cohésion sociale sont évoqués. Dans les quartiers denses et multiculturels de ce petit canton, le bien vivre ensemble est fragile. La tranquillité, pour ne parler que d’elle, est troublée par de nombreuses incivilités en hausse constante. Quant à la cohésion sociale, aucune loi ne parviendra à l’assurer en laissant la frontière ouverte à une immigration sans cesse renouvelée. 

A ce sujet, l’on apprécie la franchise de Laurence Bézaguet (dans La Tribune de Genève du 8 août) liant le risque de ghettos et de communautarisme avec les énormes chantiers de La Chapelle-Les Sciers, Les Cherpines, les Adrets et le quartier de l’Étang coincé entre citernes, aéroport, voies CFF et autoroute. Contrairement à la doxa officielle, ces centaines de nouveaux logements ne sont pas destinés à détendre le marché ou à héberger nos enfants. Ils accueilleront une immigration importante qui permettra au canton de Genève de passer de 500’000 habitants à 600’000 à l’orée de 2030. Le risque de mal vivre et de désintégration sociale pour tous est réel ; les prémisses sont déjà visibles (agressions de la police et des pompiers, bagarres entre jeunes, fêtards à Plainpalais, «débordements» lors de la fête nationale, etc.).

Ce sont bien plus que des mots que nous attendons de ce magistrat chargé des affaires sociales, comme des autres magistrats cantonaux, pour qu’une intégration puis une assimilation soit vraiment réussie.

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Lettre d’information N° 52 – 19 août 2021 | Source : Perspective catholique