Abbé Thibault de Maillard – Les innovations légales en matière éthique entendent remédier à des problèmes sociétaux : moins de violence, plus d’amour. Dans le drame des époux indignes, c’était le divorce ; face au surnombre des enfants et à la mauvaise éducation, c’était la pilule ; face à leurs maladies, c’était l’avortement. Pour faire passer le mariage homo, on invoque la discrimination et le « droit à ». Superficielles et court-termistes, ces lois ont tué plus qu’elles n’ont sauvé.

D’ÉCHECS EN ÉCHECS
La loi sur le divorce n’a malheureusement pas empêché des épouses de se faire battre par leurs maris, phénomène actuellement en recrudescence ; la taille des familles, contrôlée par la pilule, n’empêche pas non plus que des enfants soient mal éduqués – il n’y a qu’à citer la violence sur les réseaux sociaux. Seul l’avortement – solution radicale – a pu diminuer le nombre des enfants malades : encore certains s’ingénient-ils à tomber malades après la naissance. Comme si ces « avancées » éthiques s’étaient en réalité toujours soldées par de cuisants échecs.

Cette manie bureaucratique de vouloir tout résoudre par des lois continue pourtant de sévir. Une loi sur le mariage doit remédier à un complexe d’infériorité. Mais cette loi ne changera pas le réel. Un enfant, fût-il reconnu légalement fils de deux hommes, n’en reste pas moins séparé injustement de celle qui lui a donné la moitié de son patrimoine génétique. Une loi ne changera jamais rien à cela. C’est le défaut d’une mentalité matérialiste de vouloir tout résoudre par la matière : des écritures, des règles, de l’argent, du plaisir. Les problèmes ne sont jamais attaqués dans leurs causes profondes.

La cause du mal est l’inclination mauvaise qui en l’homme provient du péché originel. Ce péché est de nature surnaturelle. Le remède doit donc être surnaturel : c’est la grâce. Ce secours divin donné par Jésus-Christ est seul adapté pour résoudre les problèmes humains moraux. « Dans l’ordre individuel, l’oubli du surnaturel mène à l’égoïsme et fait peser sur tous les chaînes de cet esclavage ; dans l’ordre social, il mène à la révolution, à l’anarchie, à la ruine » (Benoît XV, Al. au Sacré Collège, 24 décembre 1919).

Le mariage homo n’empêchera en rien les discriminations envers les homos.

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Lettre d’information N° 55 – 16 septembre 2021 | Source : Perspective catholique