Frère Étienne, moine

NOUS, catholiques, nous sommes incorrigibles. Car malgré le temps, les vicissitudes et les drames de l’histoire, nous croyons sans cesse et toujours, que chaque matin avec la naissance de l’aurore, un nouveau ciel et une nouvelle terre peuvent surgir dans l’univers. Nous croyons au Christ ressuscité, et dans cette espérance, nous désirons voir se lever chaque matin une grande lumière sur le monde. Que soudain cesseront les guerres et la cruauté entre les hommes, que les politiques et les militaires retrouveront un peu de sagesse et de vérité.
Et lorsqu’il arrive, comme ce 8 mai, qu’un nouveau conclave nous offre un nouveau Pape, nous espérons que tout renaîtra dans l’Église et dans le monde, comme «lorsque le premier soleil se levait sur le premier matin du monde». (Péguy)
Nous, catholiques, nous sommes vraiment incorrigibles. Nous espérons que soudain Léon XIV annoncera l’Évangile à tous les peuples, et que tous les peuples, sidérés par sa parole, se convertiront au Christ, Seigneur Dieu de l’univers. Que se convertiront les musulmans et tous les imams, sidérés et enchantés par sa parole.
Que se convertiront l’Inde et le Pakistan, et que ces nations, à la parole du Pape, retrouveront soudain la paix et la justice entre elles. Que se convertiront les multitudes de l’Asie et de la Chine, soudain saisies par la profondeur de la sagesse et de la grâce du Pape et de l’Évangile qu’il annonce et proclame dans le monde.
Nous, catholiques, nous sommes vraiment incorrigibles et vous pouvez bien sûr vous moquer de nous. Mais rien n’y fait. Et malgré la dépravation des hommes et leurs fornications de jour et de nuit, nous espérons qu’ils retrouveront la candeur de leur cœur d’enfant et une nouvelle virginité.
Nous espérons contre toute espérance. Et lorsque nous assistons, comme ce 8 mai, à l’élection d’un Pape et que nous le découvrons place Saint-Pierre, entouré de milliers de fidèles, nous nous disons que l’heure est venue d’une nouvelle recréation du monde.
Pardonnez-nous, vous les sages et les prudents de ce monde ! Pardonnez aux catholiques leur cœur d’enfant, leur pureté et leur candeur ! Ils espèrent toujours voir le ciel sur la terre et entrevoir des Anges aux frontières des mondes apaisant les querelles et la haine qui déchirent le cœur des hommes. Ils espèrent voir l’union entre les familles, entre les peuples et entre les nations, et entendre de nouveau le chant des Béatitudes, comme au temps de Notre-Seigneur sur les montagnes de Galilée.
Tels nous sommes, nous les catholiques, en ce monde, sans cesse tournés vers les réalités divines et supérieures, contemplant les hiérarchies célestes et souveraines, et espérant dans la miséricorde de Dieu. —
___________________________________________________________________________________
Newsletter N° 259 – 28 mai 2025 | Source : Perspective catholique