J’ai reçu un mail d’Agnès Marion. Que je ne connaissais pas. Elle se présente comme étant la porte-parole d’une association nommée Protégeons nos enfants (1).

Dès les premières lignes, j’ai été pris par son message. «L’École n’enseigne presque plus. Comment le pourrait-elle ? Elle est aujourd’hui déchirée entre une idéologie woke qui la fait pourrir sur pied et un entrisme islamique qui sème la terreur.» 

Je reproduis ci-dessous son message dans son intégralité. Ainsi que vous pourrez lire, la société française est complètement désorientée. Je parle de celle qui est chrétienne par sa morale, son respect des lois naturels ; d’une civilisation bienveillante qui est encore majoritaire mais ne s’en rend plus compte. Les exemples que donnent Mme Marion nous glacent d’effroi. C’est la jeunesse d’un pays qui est attaquée, avec le soutien des autorités, du système politique et, il faut le dire, par le silence résignés des parents. Qui ose encore s’élever contre la propagande homosexuelle, la théorie révoltante du genre ou de la race ?

Peut-être me direz-vous, un brin fatigué, c’est en France, que les Français se débrouillent ! Cela ne va pas si mal en Suisse. Il me faut donc répondre que celles et ceux qui tiennent ce discours font partie de la bande à Judas. Parce qu’en Suisse aussi, le wokisme fait son chemin. Nous entendons continuellement dans nos parlements des inepties du genre «Les hommes son enceints», «les femmes ont des pénis», «tous les Blancs sont racistes», etc. 

Permettez-moi de vous donner un exemple récent
Cela s’est passé au Théâtre Am Stram Gram, subventionné par la commune de Genève à hauteur de 2,2 millions de francs par année. Ce théâtre aime à se présenter comme un «Centre international de création, partenaire de l’enfance et la jeunesse». Dans la Convention de subventionnement pour les années 2021-2024, il est indiqué qu’ «à travers son soutien, la Ville de Genève est attentive à ce que le Théâtre Am Stram Gram poursuive des missions axées sur la création et l’accueil de spectacles autour de l’enfance et de la jeunesse et sur la sensibilisation aux arts de la scène».

Ce théâtre a organisé un «Grand week-end intergénérationnel» qui s’est tenu du 25 au 27 novembre 2022. «Trois journées de fête où toutes les générations – enfants, ados, parents, grand-parents – se mélangent pour découvrir ensemble, dans la joie et l’échange, qu’au delà du masculin et du féminin, il existe un arc-en-ciel magnifique de possibles».

Nous trouvons un programme, peu varié à vrai dire, puisqu’il est entièrement consacré à la «génération fluide». Spectacle sur les transidentités chez les enfants, rencontre d’un autre genre (il y est question de se mettre à la place d’un groupe d’extraterrestres qui débarquent à Genève et se retrouvent arbitrairement étiquetés masculin et féminin), fabrique d’un set de table pour déjoué les stéréotypes de genre. Mais aussi un débat autour de sept jeunes (dès 10 ans) pour parler de leurs ressentis, leurs orientations, les identités, leurs corps, leurs amours, un temps d’échanges avec les parents qui s’engagent dans l’accompagnement de leurs enfants et ados transgenres, non-binaires ou en questionnement. Et ainsi de suite pendant ce week-end.

La lenteur suisse a du bon, certes. Elle nous évite de prendre trop de décisions dans la précipitation et sitôt regrettées. Mais nous vivons dans Une époque de grande déraison collective (Douglas Murray) et n’avons plus grand-chose à envier à nos voisins. Agnès Marion propose un combat par le biais d’une pétition et par celui des témoignages parentaux qui révèlent une réalité que d’aucun préfère occulter. A son exemple, en Suisse, il faudra bien un jour monter au front. 

(1) https://www.protegeons-nos-enfants.fr/

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Newsletter N° 110 – 20 décembre 2022 | Source : Perspective catholique