Eric Bertinat – Depuis 2019, Bruxelles a produit 13’000 nouvelles réglementations, étouffant les entreprises européennes sous une bureaucratie excessive. Ces normes, dictées par des idéaux écologistes, nuisent gravement à la compétitivité face à des puissances comme la Chine ou les États-Unis. Le «devoir de vigilance», impossible à appliquer, en est un exemple absurde. Ainsi que le cite Le Figaro (22 mai 2025): «Cet enfer normatif, élaboré au nom de grands principes chers à Oxfam et aux Amis de la Terre, constitue un handicap insurmontable dans la compétition économique mondiale, face à des concurrents qui ne subissent pas le dixième de nos contraintes. (…) Bonne nouvelle : emboîtant le pas au nouveau chancelier Merz, Emmanuel Macron en demande désormais la suppression définitive. Sans doute eût-il été plus simple de ne pas le promouvoir dans un premier temps…»
D’autres mesures tout aussi contraignantes freinent l’industrie, l’agriculture et la défense. Mario Draghi a alerté sur cette perte de compétitivité dans un rapport alarmant. Ursula von der Leyen est appelée à réagir, mais agit avec une extrême lenteur qui agace de plus en plus le patronat européen. Ses réformes avancent à la vitesse d’un escargot, bien loin du sursaut nécessaire. Cette inertie menace la place de l’Europe sur la scène mondiale.
Si sa Commission agit aujourd’hui avec la lenteur d’un escargot, c’est parce qu’elle se heurte à une machine institutionnelle rigide, où chaque avancée nécessite des compromis laborieux. Ursula von der Leyen en est pleinement consciente. C’est pourquoi figure, parmi ses réformes, la question du budget. Une refonte du cadre financier pluriannuel (CFP), a été annoncée à la mi-mai par Ursula Von der Leyen, qu’elle espére pour donner plus de réactivité et d’impact dans l’action européenne qui en a bien besoin.
La présidente de la commission européenne souhaite que cette réforme permette à l’Union d’agir vite en cas de crise, de manière ciblée et avec des moyens à la hauteur des défis. Cela suppose de rompre avec l’inertie budgétaire actuelle, où l’essentiel des fonds est affecté d’avance, sans marge de manœuvre. Elle assume donc d’aller à contre-courant des habitudes acquises, quitte à heurter les réflexes nationaux ou sectoriels.
L’objectif n’est pas seulement d’adapter le budget : c’est de faire de l’Europe un acteur capable de rivaliser avec les grandes puissances mondiales, en se dotant des moyens de ses ambitions. À défaut d’endettement commun, ce sera par des contributions mieux fléchées, des dépenses plus conditionnées, et une gouvernance budgétaire repensée. La lenteur initiale de son mandat contraste désormais avec l’urgence de ses propositions. Le véritable test de volonté politique commence. —
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Newsletter N° 259 – 28 mai 2025 | Source : Perspective catholique
