Abbé Alain René Arbez – Il s’efforce d’assainir les mœurs parmi les hauts dignitaires qui vivent comme des princes mondains. Son profil n’a rien à voir avec celui des papes qui l’ont précédé. D’où l’influence déterminante qu’il aura pour la suite, en application du Concile de Trente et de ses réformes. Le rituel de la messe, le catéchisme officiel et d’autres dispositions sont réactualisées par ses soins.

Il est intéressant de découvrir la position qu’il prend en ce qui concerne la corrida. En 1567, il édicte la bulle pontificale «De salute gregis dominici», par laquelle sont définitivement interdites les corridas. Tout catholique qui enfreindrait cette décision serait immédiatement excommunié !

Pour nous, donc, considérant que ces spectacles, où des taureaux et des animaux sauvages sont poursuivis dans l’arène, sont contraires à la piété et à la charité chrétiennes, désireux d’abolir ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes, et d’assurer avec l’aide divine dans la mesure du possible le salut des âmes,  à tous et à chacun des princes chrétiens, revêtus de n’importe quelle dignité aussi bien ecclésiastique que profane, même impériale ou royale … nous défendons et interdisons en vertu de la présente et permanente constitution, sous peine d’excommunication ipso facto, de permettre qu’aient lieu dans leurs provinces, cités et localités, des spectacles de ce genre où l’on pourchasse des taureaux et autres animaux sauvages.

Pie V est aussi le pape qui a organisé la coalition catholique contre les Turcs menaçant l’Occident chrétien, et qui s’est soldée par une franche victoire, attribuée à la protection de la Vierge Marie, lors de la célèbre bataille de Lépante. C’est de là que s’est développée la dévotion du rosaire dans toute l’Eglise. Mais l’esprit de Lépante est-il encore d’actualité dans les mémoires anesthésiées ?

Quant à l’interdiction de la corrida, on peut regretter qu’elle n’ait pas été respectée au cours des siècles suivants. Pour autant, cet avertissement ecclésial devrait donner à réfléchir à nos contemporains.


Lettre d’information N° 25 – 15 octobre 2020 | Source : Perspective catholique