Eric Bertinat – L’ancien conseiller fédéral René Felber est décédé ce dimanche. Ce socialiste neuchâtelois (un temps surnommé «René le Rouge») avait occupé durant cinq ans le fauteuil de chef des Affaires étrangères. Un homme de gauche donc, mais qui ne l’a pas empêché, comme le relève Thierry Oppikofer (ancien correspondant parlementaire à Berne) sur sa page facebook, de se rendre à Varsovie sous l’ère Jaruzelski pour rencontrer Lech Walesa. Pour l’anecdote, l’ambassadeur suisse à Varsovie, terrorisé à l’idée de déplaire aux despotes communistes, désapprouvait vivement la présence des journalistes. Le conseiller fédéral l’a remis en place, calmement mais fermement.

Mais René Felber fut surtout un fervent partisan de l’adhésion à l’Union européenne et non pas d’un simple rapprochement. Je ne peux pas éloigner ce personnage politique, homme du système, du livre des Machabées que l’Eglise catholique nous mettait sous les yeux ce dimanche (20e dimanche après la Pentecôte). En cette époque lointaine, « il sortit d’Israël des enfants infidèles qui en entraînaient beaucoup d’autres en disant : Allons et unissons-nous aux nations qui sont autour de nous; car, depuis que nous nous tenons séparés d’elles, il nous est arrivé beaucoup de malheurs. Et ce discours parut bon à leurs yeux. Quelques-uns du peuple s’empressèrent d’aller trouver le roi et il leur donna l’autorisation de suivre les coutumes des nations. Ils construisirent donc à Jérusalem un gymnase, selon les usages des nations. Ils firent disparaître les marques de leur circoncision et ainsi, se séparant de l’alliance sainte, ils s’associèrent aux nations et se vendirent pour faire le péché ».

Inutile de dire que les Israélites payèrent chère cette « adhésion ». Il y eut cependant de la résistance, elle s’appela Mathathias et ses fils. Et parmi eux un fils du nom de Judas Machabée. « Ensemble ils combattirent joyeusement les combats d’Israël ». Pif-paf, les Juifs retrouvèrent quelques combats plus tard leur religion, leurs us et coutumes, leur liberté.