Eric Bertinat – Au lendemain des votations et de ses résultats catastrophiques pour les conservateurs suisses, un constat s’impose : la gauche s’est mobilisée sur des sujets qu’elle combat de longue date (préférence nationale, défense armée, famille) et sur ceux qu’elle défend (libre-circulation, congé paternité, biodiversité sacralisée et salaire minimum à Genève). 

Mais relever que la gauche s’est mobilisée ne saurait tout expliquer. Les votations de dimanche ont clairement démontré que la droite prise dans son ensemble marque le pas dans notre pays comme elle le marque dans tous les pays avoisinants. Ce ne sont pas simplement ses rangs qui diminuent, ce sont ses valeurs qui disparaissent. La droite a montré sa faiblesse principale : elle n’est pas imperméable à la trinité salvatrice : le Marché, l’Individu, l’Europe telle que l’a dénoncée Philippe de Villiers. La droite helvétique est comme honteuse de son succès économique et de son confort. Elle en a marre de sa banalité de petit pays sans histoire qui a pourtant fait sa force.

Qu’elle est pour l’UDC l’identité suisse qu’elle défend, l’immigration n’étant qu’un des aspects du problème ? Une identité qui passe par le mariage pour tous. Une partie des élus UDC soutient ce dossier, comme elle a soutenu celui du congé paternité, si chère aux féministes et à leur vision de l’égalité homme-femme. Voilà une introspection nécessaire : savoir quelles valeurs sont à défendre pour notre pays qui s’est dilué ce dimanche, encore un peu plus, dans le mondialisme, le marché unique et la pensée unique.


Lettre d’information N° 24 – XX septembre 2020 | Source : Perspective catholique